Armin Laschet a assumé samedi «la responsabilité» de l'échec de son camp conservateur lors des élections législatives allemandes de fin septembre, concédant que son parti devait entrer dans l'opposition après 16 ans au pouvoir. «La responsabilité de ce résultat me revient en tant que leader et candidat à la chancellerie. Je suis responsable de la campagne électorale» et de son échec, a-t-il déclaré lors du congrès des jeunes chrétiens-démocrates de la CDU qui se tient à Münster (Ouest) ce week-end. «Nous avons obtenu un résultat amer» et «rien ne peut être passé sous silence», a-t-il ajouté. Lors des législatives du 26 septembre, la CDU avait, avec 24,1 % des voix, obtenu le pire résultat de son histoire, terminant à la deuxième position derrière les sociaux-démocrates. Ces derniers ont d'ailleurs vendredi posé les bases d'un futur gouvernement de coalition tripartite hétéroclite avec les écologistes et les libéraux du FDP : les trois partis ont annoncé un accord préliminaire en ce sens. Des discussions approfondies pour un programme de gouvernement vont désormais débuter et devraient durer plusieurs semaines. À leur issue, si un accord voit le jour, c'est le social-démocrate Olaf Scholz qui devrait devenir chancelier et succéder à Angela Merkel. M. Laschet a ainsi estimé que les conservateurs devaient désormais se préparer à entrer dans l'opposition au sein du Bundestag, une position qu'ils n'avaient plus connue depuis 2005. «Maintenant, tout indique qu'une coalition de "feu tricolore" [correspondant à la couleur des partis SPD, écologiste et libéral] verra le jour», a-t-il admis. Il a d'ailleurs qualifié de «bon» leur accord préliminaire qui refuse notamment une hausse des impôts ou avance la sortie du charbon. «Nous aurions pu partager certaines de ces propositions», a-t-il ajouté. M. Laschet a aussi expliqué qu'il quitterait bientôt ses fonctions de président de la région de Rhénanie du Nord-Westphalie, la plus peuplée d'Allemagne et cœur vibrant de la CDU. Il a appelé à un renouvellement de son parti, notamment par un rajeunissement mais aussi une plus importante féminisation. M. Laschet a également souhaité plus d'unité au sein de la CDU, menacée d'implosion. Un constat partagé par le ministre de la Santé, Jens Spahn, qui a appelé à regagner une «culture de la confiance» au sein du parti, frappé par «une crise de cohésion». Il s'est d'ailleurs porté candidat pour «façonner cette nouvelle CDU» qui doit achever le changement générationnel. C'est «la génération après Merkel qui doit maintenant prendre ses responsabilités», a ajouté le ministre, âgé de 41 ans. La veille, un autre candidat potentiel à la présidence du parti, l'ultralibéral Friedrich Merz, avait estimé que la CDU était «au bord de l'écroulement».