Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), la route migratoire algérienne « est actuellement la plus active, après celle des îles Canaries ». Les principaux points de départ sont Mostaganem, Oran ou Tlemcen. L'OIM a enregistré au total 81 morts sur cette route et 425 personnes portées disparues. Des milliers Algériens tentent de quitter leur pays, sans passeport ni visa, sur des barques, au péril de leur vie. Les harraga qui tentent de gagner l'Espagne symbolisent le désespoir de la jeunesse algérienne, invoqués comme preuve ultime et irréductible des dysfonctionnements qui touchent le pays. Entre la hogra, la frustration et d'impuissance, ainsi que l'injustice et l'impunité et "voyoucratie" qui tient en otage le pays, les jeunes algériens fuient leur terre par milliers pour gagner l'Europe. Selon le journaliste espagnol Ignacio Cembrero cité par TSA Algérie, «près de 1 900 migrants irréguliers sont arrivés par la mer en Espagne» dans la semaine du 27 septembre au 3 octobre. Selon lui, 72 % des migrants clandestins arrivés la semaine passée en Espagne étaient d'Algérie, soit 1 368 personnes «Jamais la proportion d'Algériens n'a été si élevée», a-t-il déploré. «Ce n'est pas la première fois que l'arrivée massive de migrants algériens sur les côtes espagnoles est signalée. Le 26 septembre, Francisco Jose Clemente Martin, membre de la délégation de l'ONG CIPMD à Almeria (Espagne), a annoncé l'arrivée de 4 000 Algériens en deux week-ends sur les côtes espagnoles», note TSA, qui ajoute que «le 20 septembre, le même activiste a indiqué que plus de 1 000 migrants, en grande majorité Algériens, ont atteint les côtes espagnoles en trois jours.» En novembre 2020, 85 jeunes Algériens ont été recensés par le Centre de recherche des personnes disparues (CIPIMD), une ONG espagnole. Ces jeunes ont perdu la vie en voulant traverser la Méditerranée, affirme l'ONG.