Quelques mois des élections présidentielles en France, Paris a musclé son discours à direction du le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Ces trois pays du Maghreb auraient «refusé» de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France, Paris a décidé de durcir les conditions d'obtention des visas à leur égard. La vérité est pourtant plus compliquée que cela. «Il y a eu des menaces ; aujourd'hui on met cette menace à exécution» a tonné le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, mardi 28 septembre, sur Europe 1, dans une déclaration jugée «méprisante» et «aux relents colonialistes» par les internautes marocains. Selon la journaliste Leïla Beratto, les chiffres de M. Attal «couvrent la période où les frontières étaient fermées» à cause du confinement instauré en mars 2020. Elle rappelle à mots couverts que la base juridique de Schengen au sein des traités de l'Union européenne implique des politiques liées à la libre circulation des personnes. Quelqu'un peut leur parler de l'espace Schengen ? https://t.co/HMhj4762qt — Leïla Beratto (@LeilaBeratto) September 28, 2021 Interrogé sur la durée d'application de cette mesure, temporaire ou pérenne, le porte-parole du gouvernement français a expliqué qu'elle avait été «décidée il y a quelques semaines» et «va être mise à exécution». Pour le journaliste et président du Réseau marocain des journalistes des migrations (RMJM), Salaheddine Lemaizi, il s'agit tout simplement d'un «chantage». Pour la blogueuse tunisienne Sarah Ben Hamadi, «la campagne présidentielle va se jouer sur l'immigration». «La campagne présidentielle va se jouer sur le thème favori de l'extrême droite: l'immigration. Il faudra comprendre que durcir l'octroi de visas et réduire le nombre de 50% n'est pas la solution. Ca ne fera que renforcer l'immigration clandestine, a-t-elle affirmé.» La campagne présidentielle va se jouer sur l'immigration https://t.co/8jl4R8cd4S — Sarah Ben Hamadi (@Sarah_bh) September 28, 2021