Un président qui fait signer des décrets présidentiels par son frère, ce n'est qu'en Algérie que cela peut arriver. A en croire le site algérien « lematindz », des décrets présidentiels viennent d'être signés depuis Paris, cette semaine, nommant sept fonctionnaires de la direction de l'informatique de la présidence de la république ; dont deux militaires, lieutenants colonel, ont été promus. Ces décrets ont été signés par Saïd Bouteflika, le frère cadet du président Abdelaziz Bouteflia dont l'état de santé s'est beaucoup détérioré. Il s'agit là, d'un précédent très grave, souligne la même source selon laquelle, ces signatures à la place du président contreviennent fortement à la loi et constitueraient une manigance frauduleuse inacceptable puisque l'article 87 de la constitution algérien énonce clairement que le Président de la République ne peut, en aucun cas déléguer son pouvoir dans la mise en œuvre des dispositions prévues aux articles 77, 78, 91, 93 à 95, 97, 124, 126, 127, et 128 de la Constitution. Or l'article 77 cite clairement parmi les pouvoirs et prérogatives qui ne peuvent faire l'objet d'aucune délégation, la signature du décret présidentiel qui, au même titre que le droit de grâce, le commandement de toutes les forces armées de la république ou la nomination du premier ministre, relève strictement de la seule autorité du président de la république. En se livrant à un si grave subterfuge qui consisterait à faire croire que le président serait toujours en état de signer des décrets, Saïd Bouteflika agit au nom de la stratégie de « stérilisation » de l'article 88 qui précise bien que « lorsque le Président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, le Conseil Constitutionnel, se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l'unanimité, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement », souligne lematindz.