Un probable nouveau quinquennat du président Abdelaziz Bouteflika suite à la révision de la Constitution, serait «le pire fléau» envisageable pour l'Algérie, selon le général algérien à la retraite, Rachid Benyellès. Le général algérien à la retraite, Rachid Benyellès, a estimé qu'un probable nouveau quinquennat du président Abdelaziz Bouteflika suite à la révision de la Constitution serait «le pire fléau» envisageable pour l'Algérie, dans une tribune au quotidien Le Monde lundi. «Malgré un bilan désastreux et les aléas liés à son état de santé, M. Bouteflika projette de se maintenir au pouvoir. A 72 ans, il veut un 3ème quinquennat qu'il terminera à 77 ans, c'est-à-dire en vieillard, dans l'acception universelle du terme», constate Benyellès. «C'est le pire fléau qui puisse frapper le pays», juge ce général, ancien chef d'état-major de la Marine nationale et ancien ministre des Transports. Elu en 1999 puis réélu en 2004, M.Bouteflika vient d'annoncer une prochaine révision de la loi fondamentale qui met fin à la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels et renforce les pouvoirs du chef de l'Etat. L'élection présidentielle est prévue en avril 2009. «Pour empêcher le viol qui se prépare, on ne peut malheureusement compter ni sur les dirigeants des démocraties occidentales qui soutiennent à bras-le-corps un régime qui préserve leurs intérêts, ni sur les manifestations même pacifiques, interdites au titre de l'état d'urgence», constate M. Benyelles avant de se demander: «peut-on pour autant accepter le fait accompli, abdiquer et se taire?». M. Benyellès, une des rares personnalités à critiquer publiquement le chef de l'Etat algérien, estime que «l'Algérie de M.Bouteflika est celle des scandales financiers, des détournements massifs entraînant des milliards de dollars de préjudice pour le pays, de l'économie informelle». «L'Algérie de Bouteflika a connu une régression accélérée, pour ne pas dire une dégénérescence. Le pays est abandonné à lui-même, dérivant sans cap et sans destination, frémissant aux seules pulsions du prince et de son bon-vouloir», écrit-il. L'opposition contre un 3e mandat pour Bouteflika La suppression de la limitation des mandats présidentiels, insérée dans le projet de révision partielle de la Constitution algérienne, suscite des réserves de certains partis de l'opposition qui inscrivent cette action dans le sillage de la «régression de la démocratie». Le Front national algérien (FNA), dirigé par Moussa Touati, considère la suppression de la limitation des mandats présidentiels comme «une régression démocratique» et «un recul en matière d'alternance au pouvoir». Dans une déclaration au quotidien El Watan, publiée mercredi, M. Touati, qui reconnaît que l'actuelle Constitution accorde de larges prérogatives au président de la République pour opérer des amendements constitutionnels, plaide en faveur d'une révision par voie référendaire et non parlementaire. Pour sa part, le Mouvement démocratique et social (MDS) a souligné, que la révision constitutionnelle vise à «faire sauter le verrou» limitant le nombre de mandats présidentiels. Dans une déclaration publiée par la presse et signée par son chef, Ali Hocine, le MDS note que cette démarche porte un coup aux espoirs de «refonte démocratique de la constitution».