Le retour du Maroc à l'Union Africaine est l'expression de la diplomatie offensive voulue par le roi Mohammed VI, une diplomatie qui rompt avec la politique de la chaise vise, et qui mène la bataille là où elle se déroule. Alors que l'Union Africaine est devenue le fer de lance de la stratégie hostile des adversaires de l'intégrité territoriale du Maroc, il était devenu évident que laisser ce terrain libre aux adversaires, revenait à les encourager dans leur action continue pour détourner les outils et les mécanismes de l'UA, au service de leur agenda. La politique de la chaise vide — par laquelle le Maroc entendait, en son temps, marquer sa désapprobation quant à la violation par l'Organisation panafricaine de ses propres règles en admettant en son sein l'entité fantoche — ne se justifie plus à l'heure actuelle. De même, la diplomatie par procuration — ou l'action indirecte à travers les amis du Maroc à l'intérieur de l'UA — a atteint ses limites, ce » qui fait qu'il n'est plus possible de garantir une défense efficace des intérêts du Maroc et une mobilisation continue de ses amis, sans être à l'intérieur même des structures de l'UA et ses différents processus. Par conséquent, le retour du Maroc est une façon d'aider nos amis à nous aider à l'intérieur de l'UA. En effet, en étant à l'intérieur des instances de l'UA, en contribuant à leur travaux et en participant aux dynamiques de négociation et de prise de décision en leur sein, le Maroc sera d'autant mieux placé pour anticiper les actions hostiles et agir de manière proactive. Il sied notamment de rappeler que le Maroc ne revient pas à l'UA en étant demandeur, mais en étant demandé. De nombreux pays africains frères et amis du Maroc ont, de manière persistante, souligné au sein même de l'UA, l'aberration de voir le Royaume rester en dehors de l'Organisation panafricaine alors même qu'il est l'un des pères fondateurs de l'OUA. D'ailleurs, plusieurs pays ont profité du 27eme sommet de l'UA à Kigali, pour lancer un appel en faveur du retour du Maroc au sein de sa famille africaine. Loin d'être isolé en Afrique, le Maroc y a une place de choix et n'a jamais été aussi africain que depuis qu'il a quitté l'OUA. Pour preuve, son engagement dans une coopération très poussée avec la quasi-totalité des pays africain. Il est l'un principaux contributeur aux opérations de maintien de la Paix sur le continent. En outre, la politique africaine du roi Mohammed VI a consolidé ces acquis, par une diplomatie économique entreprenante et un engagement fort sur le terrain de la diplomatie culturelle et religieuse. Tout cela fait que le retour du Maroc au sein de l'UA est plus une reconquête de sa place naturelle au sein de sa famille africaine, qu'une simple adhésion à une organisation régionale, un retour qui est de nature à amplifier davantage sa projection vers sa profondeur africaine. Par ailleurs, le retour du Maroc à l'UA ne signifie nullement une reconnaissance de l'entité fantoche. Bien au contraire. Ce retour est le premier pas vers la correction de cette aberration, qui est d'ailleurs désapprouvée par les 2/3 des membres de l'UA qui ne reconnaissent pas la « Rasd ». Sur le plan procédural, le Maroc a veillé à faire une réserve, au moment de la ratification de l'Acte constitutif de l'UA, pour enregistrer sa position de principe selon laquelle son adhésion à l'Union ne peut être considérée ou interprétée, de quelque manière que ce soit, comme une reconnaissance de la fantomatique « rasd » ou comme une acceptation du fait accompli illégal découlant de sa participation aux réunions de l'UA. L'appel lancé au Maroc par plusieurs pays africains amis pour revenir au sein de l'UA, s'est accompagné d'une motion initiée par ces mêmes pays le 18 juillet en vue de suspendre la participation de la « rasd » aux instances et travaux de l'UA.