Les motivations qui avaient présidé à la décision du Maroc de se retirer de l'Organisation de l'Union africaine (OUA), après l'admission d'une «république fantoche», demeure toujours d'actualité, a affirmé mardi le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Dine El Otmani. «Pas un seul Marocain ne peut accepter que le Royaume réintègre l'organisation panafricaine pour siéger aux côtés d'une république fantoche», a déclaré le ministre devant la Chambre des conseillers en répondant à une question sur «le retour du Maroc à cette organisation régionale». Il a ajouté qu'en elle-même, l'admission d'une telle entité fictive au sein de l'union porte préjudice à la politique marocaine de défense de son intégrité territoriale conformément aux traités internationaux, dont la Charte des Nations unies. La Maroc, acteur agissant sur la scène internationale, a su convaincre bon nombre de pays du continent africain, qui avaient reconnu la prétendue rasd pour des raisons d'ordre politique ou conjoncturel, à retirer ou geler leur reconnaissance. Il a rappelé à cet égard que 70 pc des 53 pays de l'UA ne reconnaissent plus cette entité fantomatique, 17 d'entre eux ne l'ont jamais reconnue, 12 ont retiré leur reconnaissance et 6 autres l'ont gelée. Face à ce constat, M. El Otmani s'est demandé comment une entité puisse faire partie d'une organisation où 70 pc des membres ne la reconnaissent pas. Le Maroc, a-t-il rappelé, avait quitté l'OUA il y a 28 ans en protestation contre la violation flagrante de sa charte, violation qui consistait à admettre parmi ses rangs une entité imaginaire ne jouissant, jusqu'aujourd'hui, d'aucune reconnaissance internationale ni d'aucune souveraineté, sachant que cette même charte énonçait que seuls les Etats indépendants et souverains sont admis en tant que membres. Selon le ministre, la problématique qui se pose de nos jours tient à ce que l'OUA, dont le Maroc est pays fondateur, s'est muée en Union africaine, avec comme corolaire la suppression de l'article sur les conditions d'adhésion. Il a dans ce cadre insisté sur l'impératif de mettre à profit les changements en cours dans la région, au premier rang desquels la chute du régime de Kadhafi qui était l'un des plus forts soutiens des séparatistes, soulignant l'importance de l'action diplomatique et de l'aide au développement qu'entreprend le Maroc dans ses relations avec plusieurs pays d'Afrique.