Les événements d'octobre 1988, en Algérie, sont des manifestations sporadiques et incontrôlées dans plusieurs villes du pays menées par la jeunesse algérienne, suite à d'autres manifestations récurrentes de la décennie en : Kabylie en 1980, Oran et Saïda en 1982, Oran en 1984, Alger, Casbah en 1985, Constantine et Sétif en 1986. Leur récurrence indiquait clairement les attentes sociales et les promesses du pouvoir non tenues auxquelles le régime a répondu par la terreur. En effet, et comme le rappelle les media algériens, la répression sanglante des manifestations du 5 octobre 1988 qui sont « les plus violentes manifestations populaires contre le régime algérien », a fait plus de 500 morts et engendré des milliers d'arrestations. En prévision de l'évènement emblématique du 5 octobre, caractérisant la commémoration des manifestations de 1988, et marquant, en 2020, la reprise du mouvement populaire contestataire, une campagne de mobilisation a été déclenchée en faveur de la relance du Hirak. A cette fin, il a été relevé l'émergence des hashtags # : « انتفاضة 5 اكتوبر » et » انتفض لكرامتك 5 اكتوبر » , qui se sont greffés à la tendance, initiée par « Amir DZ », à travers l'hashtag « # République sans public », s'indignant de la situation délétère, qui prévaut en Algérie. Cette mobilisation digitale a qualifié les services de renseignements algériens de « terroristes », à la solde de la « mafia militaire ». En réaction au mécontentement populaire palpable, les relais du pouvoir, incarnés par « Algérie Patriotique », mettent à profit la propagande du régime, qui tente vainement de discréditer les voix dissidentes, en émettant la lumière sur des supposés griefs qui pourraient permettre l'extradition d'Hichem ABOUD. Ces canaux privilégiés par la junte au pouvoir mènent une contre-campagne pour atténuer les répercussions de la reprise du soulèvement populaire. De manière analogue, le malaise social vécu par les Algériens au quotidien a été traduit par une caricature représentant l'ensemble du territoire algérien comme étant une prison à ciel ouvert, où la population est tentée par l'évasion. * * *