L'issue de la réunion extraordinaire du Haut Conseil de sécurité algérien présidée par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, et consacrée à l'évaluation de la situation après les gigantesques feux de forêt qui ont fait au moins 90 morts dans le nord du pays, a été tournée en dérision sur les plates-formes numériques algériennes. En ce 131e vendredi de mobilisation populaire, coïncidant avec le double anniversaire du Congrès de la Soummam et des attentats du Nord constantinois, les sympathisants du Hirak se sont rassemblés à Ifri-Ouzellaguen (Wilaya de Béjaïa), pour commémorer ces deux évènements, tout en réitérant leurs revendications, notamment l'instauration d'un «Etat civil, non militaire» et la «non-division de l'Algérie». Ainsi, les manifestants ont profité de cette occasion pour dénoncer le régime en place, tout en faisant preuve de détermination à poursuivre la lutte jusqu'à la concrétisation de l'ensemble de leurs doléances. S'agissant de l'affaire de Mohamed Abdellah, l'ancien gendarme et opposant ayant fui l'Algérie pour regagner l'Espagne, les internautes se sont activés depuis son arrestation par les autorités espagnoles et son transfert à Madrid, pour s'opposer à son extradition en Algérie, tout en alertant sur les menaces qui pèsent sur sa vie notamment après avoir entamé une grève de la faim. Sur la toile, les comptes pro-régime continuent de soutenir la propagande malveillante initiée par le pouvoir, en propulsant des hashtags contre le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation indépendantiste, à la tête des tendances en Algérie, suivi par Djamel Bensmaïl arrivé en deuxième position, à travers lequel les internautes rendent hommage au défunt et revendiquent par la même occasion que «justice soit faite». S'exprimant sur les propos tenus par le régime algérien, concernant la prétendue arrestation de Larbi Zitout par la police britannique, les internautes avertis ont tenu à relayer une vidéo illustrant la véracité de l'affaire, assurant que les autorités ont simplement visité le domicile de Zitout pour l'informer qu'il était en danger de mort et qu'il devait quitter son appartement. Pour sa part, la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LADDH), a dénoncé «les accusations, les sanctions et les mesures inquiétantes prises par le Haut conseil de sécurité (HCS), liées aux incendies survenus en Algérie ainsi qu'au meurtre de Djamel Bensmaïl», soulignant que «la vérité n'a pas été encore révélée». Dans ce contexte, la LADDH a exigé «un procès équitable», tout en appelant «le pouvoir, la société civile et les acteurs politiques à la retenue, à la sagesse et à la clairvoyance».