L'actuel président sud-africain Cyril Ramaphosa a reconnu mercredi 11 août la corruption généralisée de l'Etat alors qu'il était le vice-président de Jacob Zuma, affirmant qu'il n'avait pas démissionné car cela aurait entravé ses efforts pour résister à ce fléau. L'homme politique témoignait mercredi 11 août devant la commission qui enquête sur la terrible corruption d'Etat sous son prédécesseur, Jacob Zuma, forcé au départ en 2018 tant il était englué dans des montagnes de scandales. Au cours de sa déposition, le dirigeant sud-africain a déclaré avoir eu «cinq options» à l'époque : «démissionner, s'exprimer, acquiescer et encourager, rester et garder le silence, ou rester et résister». Il a ajouté que s'il avait démissionné de son poste à l'époque, cette décision «aurait considérablement altéré sa capacité à mettre un terme» à la corruption au sommet de l'Etat. Cyril Ramaphosa a déclaré avoir décidé de rester «pour résister à certains des abus de pouvoir les plus flagrants et les plus évidents». Une commission enquête parallèlement depuis 2018 sur la corruption sous Zuma. Cyril Ramaphosa y a témoigné une nouvelle fois mercredi 11 août, une attitude conciliante bien éloignée de celle de son prédécesseur qui, pour avoir systématiquement refusé d'y comparaître, dort en prison depuis un mois. Un rapport accablant publié en 2016 sur la corruption généralisée sous l'ère Zuma (2009-2018), détaillait comment la fratrie des Guptas, appartenant à une riche famille d'affaires indienne, proche de l'ancien président Zuma, a remporté de lucratifs contrats publics et participé à la gestion des affaires de l'Etat, notamment la nomination de ministres.