Alger a condamné la décision de l'Union africaine (UA) d'accorder à Israël le statut d'observateur à l'organisation panafricaine, sans parvenir à renverser cette décision. Au sein de l'UA, la frivolité algérienne qui s'étale sur le devant de la scène agace, au point d'assurer que la démarche de Lamamra présente un caractère de duperie mêlée de faiblesse dont une nation qui a son poids ne peut encore prendre son parti. Un mois après son retour, celui qui était déjà chargé de la politique extérieure sous le président Abdelaziz Bouteflika n'en finit plus de compter les camouflets qu'il essuie. Ils seraient six pays seulement à en vouloir à mener la fronde contre l'Union africaine pour avoir entériner la décision d'accepter Israël comme membre observateur de l'Union sans «consultations préalables avec tous les pays membres». Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, artisan de cette levée de boucliers, essuie son énième mécompte depuis l'échec de sa nomination comme envoyé spécial des Nations unies pour la Libye en 2020. Sa candidature a été bloquée par Washington, avec l'aval de plusieurs capitales arabes. Pendant près de trois ans, Lamamra a tenté en vain de convaincre les parties libyennes d'unifier les institutions de l'Etat et d'organiser des élections en vue de mettre fin aux divisions dans le pays. Cette fois-ci, il a échoué encore. Dure déchéance pour celui qui était plusieurs fois ambassadeur et médiateur dans nombre de conflits africains, notamment au Liberia, sous les auspices de l'ONU et de l'Union africaine (UA). Israël a obtenu jeudi le statut d'observateur à l'Union africaine, qu'il réclamait depuis des années, une victoire diplomatique pour l'Etat hébreu au grand dam de l'Algérie et ses rares alliés. Israël, qui entretient des relations avec 46 pays africains, avait ce statut d'observateur au sein de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) jusqu'à sa transformation en Union africaine en 2002. «À la suite à la décision d'accréditation du représentant de l'Etat d'Israël auprès de l'Union africaine, le Président de la Commission de l'union africaine Moussa Faki Mahamat tient à rappeler que cette décision relève de sa totale compétence, sans être liée par une mesure préalable de procédure quelconque», apprend-on dans un communiqué publié par la Commission de l'Union, le 7 août. Cette décision «a été prise sur la base du constat de la reconnaissance d'Israël et le rétablissement de relations diplomatiques avec lui par une majorité supérieure aux deux tiers des Etats membres de l'UA, et à la demande expresse d'un bon nombre de ceux-ci en ce sens», mentionne Moussa Faki Mahamat. Le président de la commission «espère vivement que cette accréditation contribuera au renforcement du plaidoyer de l'UA pour la réalisation du principe des deux Etats et du rétablissement de la paix tant souhaitée entre les deux Etats et les deux peuples». Le président de la Commission «rappelle que les réserves exprimées par quelques Etats membres de l'Union africaine à cette décision justifie son intention de l'inscrire à l'ordre du jour du prochain conseil exécutif».