L'ancien président Moncef Marzouki a appelé au dialogue politique, déclarant dans une vidéo sur Facebook : "Nous avons fait un énorme bond en arrière ce soir, nous sommes de retour à la dictature". L'ancien président tunisien Moncef Marzouki a exprimé, lundi 26 janvier, son rejet des récentes décisions du président Kaïs Saïed, les considérant comme un «coup d'Etat». Le président de la République se chargera lui-même du pouvoir exécutif «avec l'aide d'un gouvernement dont le président sera désigné par le chef de l'Etat», avait déclaré, quelques heures auparavant, M. Saïed, à l'issue d'une réunion d'urgence au palais de Carthage avec des responsables des forces de sécurité. M. Marzouki a déclaré, dans un enregistrement audiovisuel au peuple tunisien, diffusé sur son compte Facebook : «ce qui s'est passé ce soir [25 juillet] est un coup d'Etat et une violation de la Constitution». En revanche, l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), influente centrale syndicale du pays, a, elle, estimé que les décisions du président étaient «conformes» à la Constitution, tout en appelant à la poursuite du processus démocratique. Ces «mesures exceptionnelles prises par le président de la République conformément à l'article 80 de la Constitution» visent à «prévenir un danger imminent et à rétablir le fonctionnement normal des rouages de l'Etat, au vu de l'épidémie de Covid-19», souligne le syndicat dans un communiqué. «Il est temps» que les parties responsables de la situation «dégradée» dans le pays «assument leurs responsabilités» et qu'il soit mis «fin à cette ère qui a mis le feu à la Tunisie», poursuit l'UGTT. Il a ajouté, en ce sens, que Saïed a «violé la constitution sur laquelle il a juré, et s'est donné tous les pouvoirs» Selon l'ancien président, «Kaïs Saïed s'est emparé du pouvoir exécutif et se considère désormais comme le juge suprême». Selon lui, si le coup d'Etat aboutit, la situation économique et sanitaire du pays se détériorera plus. Il l'a par ailleurs qualifiée comme «le plus grand défi de la Tunisie», selon ses déclarations.