La chef de la diplomatie espagnole a accordé un entretien à La Vanguardia quotidien d'information généraliste édité à Barcelone. Il y a été question de la crise compliquée entre l'Espagne et le Maroc et de l'affaire du Sahara, entre autres. Arancha González Laya est jugée à Rabat comme la première responsable de la conduite injuste, attentatoire aux droits du Maroc et à sa souveraineté, qui a poussé à l'éclosion de l'affaire Brahim Ghali. Dans un entretien accordé au quotidien catalan La Vanguardia, la chef des Affaires étrangères espagnole souhaite que soient rétablis des rapports diplomatiques normaux entre Rabat et Madrid, marqués depuis de longs mois d'interruptions et de contretemps fâcheux. Quels que soient les motifs qui aient dicté jusqu'ici la réserve et le silence de Madrid sur ces tensions, son gouvernement ne peut plus ajourner une décision qui apaisera les relations avec Rabat, ni garder plus longtemps le silence sur ses déterminations dans ce sens, juge González Laya. «C'est en quelque sorte créer soi-même le péril en se privant des moyens de salut dans cette affaire» a-t-elle jugé. Pour elle, les deux pays doivent se pénétrer d'une nécessité, celle de s'entendre. «Il y a un mois nous sommes entrés dans une crise dont nous ne voulions absolument pas et dont, évidemment, nous voulons sortir au plus vite. Nous allons travailler pour qu'un espace de confiance se crée à partir duquel la relation peut être réorientée. Cela demande une grande prudence de ma part», juge González Laya qui dit prôner «la discrétion et la prudence pour instaurer la confiance». Exposer avec clarté le sens et la portée de la décision d'autoriser l'hospitalisation de Brahim Ghali en Espagne est dur pour la diplomate espagnole, raison pour laquelle Madrid a été peu appuyé à l'échelle internationale. «L'Union européenne a pleinement soutenu l'Espagne, mais les Etats-Unis ont été beaucoup plus distants (…)». Le Sahara est un autre point qui envenime les relations entre le Maroc et l'Espagne. «Sur cette question, nous avons toujours été extrêmement prudents (…) dans ce cadre, nous sommes prêts à considérer toute solution que le Maroc propose, sachant qu'il n'appartient pas à l'Espagne de servir de médiateur, puisque ce rôle doit être joué par les Nations unies» indique AGL avant de préciser : «Nous convenons avec les Etats-Unis que la solution doit être promue par les Nations unies. Et nous convenons aussi que cette ligne doit être redynamisée, toujours avec de la considération pour le Maroc». Une solution négociée pourrait-elle être l'octroi d'une autonomie au Sahara occidental, dans le cadre de la souveraineté marocaine ? En réponse à cette question, AGL a affirmé : «Nous sommes prêts à considérer toute solution que le Maroc apportera.»