L'accueil en catimini du chef du «Polisario» poursuivi en Espagne pour crimes de guerre a déclenché une crise diplomatique entre le Maroc et son voisin européen. «Fallait-il provoquer Rabat en accueillant un personnage aussi louche que Ghali, considéré comme un «terroriste» ? Et surtout, fallait-il le faire en secret, de manière aussi bâclée ?», se demande le média espagnol Okdiario dans un éditorial publié ce vendredi. Okdiario se demande ce qu'attend Pedro Sánchez pour relever Arancha González, ministre des Affaires étrangères, de ses fonctions. «Ce ne sera pas parce que le gouvernement de Pedro Sánchez ignorait que s'il accueillait le leader du «Polisario», Brahim Ghali, le Maroc serait «casus belli» de l'affront. Ce ne sera pas parce que le Centre d'études supérieures de défense nationale (CESEDEN) et l'Institut espagnol d'études stratégiques (IEEE) ne l'ont pas prévenu en juin 2018, dès son arrivée [de Sánchez] à La Moncloa, que pour Rabat la question du Sahara est sacrée et que l'Espagne ne devrait en aucun provoquer la réaction de la nation voisine», relève-t-on. Le média note que si «le Maroc pratique le chantage comme arme diplomatique», ce n'est que parce que le gouvernement espagnol «s'est comporté comme une bande de rookies». «L'Espagne ne peut pas être entre les mains d'apprentis qui ignorent la realpolitik et qui parcourent le monde avec un apprenti si nuisible aux intérêts nationaux. Et le pire, c'est qu'ils ont été prévenus par le ministère de la Défense. Mais comme ce sont des imbéciles d'une vanité démesurée, ils pensaient pouvoir provoquer le Maroc en ramenant discrètement le leader du «Polisario» (…) Qu'attend donc Sánchez pour limoger la ministre Arancha González ?», poursuit-on. Désormais, l'exécutif espagnol ne sait plus quoi faire et croise les doigts pour que le Maroc ne se conforme pas à ses menaces, conclut Okdiario.