Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, «a court-circuité les bonnes relations entre les services secrets hispano-marocains alors que le niveau d'alerte dans la lutte contre le terrorisme est au «niveau quatre renforcé» sur une échelle de cinq -un risque proche de «très élevé». Le «faux pas» de l'exécutif espagnol avec le transfert dans un hôpital de Logroño du chef du Front Polisario a été décrit par les experts de la police comme une «frivolité» qui peut même aggraver la pression sur les mesures de sécurité. Le coopération antiterroriste avec l'Espagne serait en danger à la suite d'une crise bilatérale inédite provoquée par Madrid après avoir accueilli Brahim Ghali, émaillée d'une série d'incidents et d'impairs officiels. Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, «a court-circuité les bonnes relations entre les services secrets hispano-marocains alors que le niveau d'alerte dans la lutte contre le terrorisme est au "niveau quatre renforcé" sur une échelle de cinq -un risque proche de "très élevé", la posture quasi-maximale depuis juin 2015. Le faux pas de La Moncloa avec le transfert dans un hôpital de Logroño du chef du Front Polisario a été décrit par les experts de la police comme une frivolité qui peut même aggraver la pression sur les mesures de sécurité» rapporte Okdiario. Le ministère de l'Intérieur, par le biais d'un tableau d'évaluation, calibre périodiquement le niveau antiterroriste en fonction des menaces extérieures, affirme Okdiario. L'organe d'évaluation, présidé par le secrétaire d'Etat à la sécurité, est composé de représentants de la police nationale, de la garde civile, du CNI et du centre de renseignement contre le terrorisme et la criminalité organisée (CITCO). «Ces quatre institutions étatiques qui coordonnent et développent la lutte contre le terrorisme, centrée principalement sur le danger djihadiste, sont les plus touchées après la rupture diplomatique du Maroc avec l'Espagne. Ce sont les équipes de police qui maintiennent un contact direct avec les services d'information et la sécurité marocaine dans l'échange d'informations sur les réseaux fondamentalistes et autres organisations criminelles dédiées au trafic de drogue ou au trafic d'immigrés», dévoile Okdiario. Selon des sources des services secrets citées par Okdiario, «si le black-out des informations sur les cellules djihadistes et la surveillance de leurs militants les plus radicaux devaient durer indéfiniment, la sécurité de l'Espagne et de l'Europe en serait sérieusement affectée. Il ne faut pas oublier que le Maroc a été le deuxième pays musulman auquel plus de jeunes – environ deux mille – ont contribué à l'Etat islamique et que ses fondamentalistes, en particulier de la région de Tétouan, sont apparus dans les attaques les plus sanglantes.» Les sources consultées par Okdiario «espèrent cependant que les contacts directs entre le deuxième échelon de la police et les services secrets continueront d'être maintenus car le flux d'informations sur les questions de lutte contre le terrorisme profite également au Maroc.» Le ministre de l'Intérieur espagnol Fernando Grande-Marlaska a, entre 2019 et 2020, effectué sept voyages officiels au Maroc. Les révélations de Okdiario interviennent alors que l'Espagne et le Maroc, deux proches alliés, connaissent une sérieuse diplomatique à la suite de l'accueil de Brahim Ghali par le gouvernement de Sánchez, sans passer par les canaux diplomatiques et sans informer Rabat.