L'hospitalisation du leader du Polisario, emporté manu militari hors d'Espagne, a déclenché une crise diplomatique majeure entre Madrid et Rabat. Toutefois, il devra régler de faramineuses factures. Des sources sécuritaires espagnoles avaient chiffré à près de 100 000 euros les sommes non recouvrées par l'hôpital San Pedro et les services publics auprès de Brahim Ghali. Brahim Ghali est parti de l'Espagne prématurément. Il a été admis dans une unité de soins spécialisés de l'hôpital central de l'armée à Alger, pensant peut-être avoir laissé les polémiques derrière lui. C'était sans compter sur les révélations de Okdiario. Alors que les pays européens haussent le ton sur les arriérés médicaux des dirigeants algériens, on apprend que la facture des soins délivrés au chef séparatiste avoisinerait les 100 000 euros (60 000 € de frais médicaux et 40 000 € pour assurer la sécurité de Ghali). «Son séjour à La Rioja, communauté autonome présidée par un leader socialiste ami du Polisario, a entraîné, outre un grave problème diplomatique pour l'Espagne dans ses relations bilatérales avec le Maroc, une série de dépenses affectées aux comptes publics. Des sources sanitaires ont fait un calcul approximatif du coût des 44 jours d'hospitalisation de Ghali : un peu plus de 60 000 euros», affirme Okdiario. «Une unité de soins intensifs pour des patients contaminés à la Covid a un coût compris entre 1 400 et 1 500 euros par jour», expliquent les sources du journal. «Cela a donné lieu à une ardoise entre 61 000 et 66 000 euros uniquement en frais médicaux générés par le séjour de Ghali dans une chambre sécurisée à l'hôpital San Pedro de Logroño», précise Okdiario. «Cependant, la présence tumultueuse de Brahim Ghali a mobilisé des ressources supplémentaires en plus de celles propres de la santé. Le ministère de l'Intérieur a déployé une équipe d'escorte et de sécurité qui surveillait 24/24 l'hôpital. Plusieurs voitures de police sont restées en permanence près des installations de San Pedro, une opération qui a impliqué au moins une demi-douzaine d'agents surveillant le périmètre», pointe la même source. Le chef du Front Polisario a quitté l'Espagne en catimini dans la nuit à destination de l'Algérie de mardi à mercredi 2 juin. Son départ est intervenu après la décision d'un juge espagnol – qui l'a entendu mardi dans le cadre de deux plaintes le visant pour «tortures» et « génocide »– de ne prendre aucune mesure coercitive à son encontre, alors que les plaignants réclamaient sans cesse la confiscation du passeport de M. Ghali et sa détention provisoire, attendu les lourdes accusations qui pèsent sur lui.