Le Parti socialiste ouvrier espagnol, PSOE, au pouvoir en Espagne, a mené de secrètes tractations avec un dirigeant séparatiste et s'est plié indifféremment à toutes les compromissions politiques avant de donner le feu à la venue de Brahim Ghali en Espagne. Alors que le chef séparatiste souffre d'un cancer à un stade avancé diagnostiqué en 2018, à Rabat, les combinaisons de toutes sortes, les marchandages, et les compromissions du PSOE sont injustifiés. L'hospitalisation en avril dans un établissement de Logroño (nord de l'Espagne) du chef du polisario a provoqué une crise diplomatique majeure entre le Maroc et l'Espagne. Alors que Rabat exige une enquête «transparente» sur l'entrée «frauduleuse» de Brahim Ghali dans le pays, de nouvelles révélations de Okdiario retracent une histoire faite de concessions, de mensonges et d'alliances coupables. Ce n'étaient pas d'obscurs responsables qui avaient travaillé à la délocalisation de Brahim Ghali en Espagne, mais de hauts responsables du Parti socialiste ouvrier espagnol, PSOE, qui étaient aux premières loges pour le grand coup. Nombreux sont ceux qui passent complètement sous silence ces faits. «Le délégué du Front Polisario à La Rioja, Abdalahe Hamad, a rencontré plusieurs membres de la direction du PSOE et les plus proches du président régional, la socialiste Concha Andreu, quelques jours avant l'arrivée de Brahim Ghali, leader de la formation sahraouie, à Logroño» dévoile le site espagnole Okdiario. Le responsable séparatiste a rencontré «le président du Parlement régional, Jesús María García, et quatre maires, comme en témoignent quelques photographies. L'amitié entre ces dirigeants du PSOE et Hamad a déclenché l'admission de Ghali à l'hôpital de San Pedro» renchérit Okdiario. Comme l'a révélé Jeune Afrique, Ghali est arrivé en Espagne le 18 avril dans un avion médicalisé d'Algérie, dans le cadre d'une opération coordonnée par de très hauts officiels espagnols. Il a atterri à la base militaire de Saragosse et a ensuite été emmené en ambulance à Logroño. Au cours des premières semaines, il a été admis à l'unité de soins intensifs (USI). Aujourd'hui, il occupe une chambre discrète pour terminer sa convalescence du coronavirus. «Brahim Ghali était déjà malade avant de contracter le Covid-19. Il souffre d'un cancer avancé que les médecins ont détecté à la mi-2018 et dont les évolutions cliniques se sont considérablement dégradées début 2021. C'est cette situation qui a fait qu'en février de cette année, deux mois avant l'arrivée de Ghali en Espagne, son délégué Hamad commencera à prendre attache avec ses amis au sein du PSOE La Rioja pour préparer un hypothétique déplacement à Logroño dissimulé dans une hospitalisation commode» fait savoir le média espagnol. «Hamad a entamé une série de rencontres avec divers dirigeants socialistes. Tout a commencé avec Jesús María García, président du Parlement régional. Tous deux se sont rencontrés le 12 février dans le bureau officiel de la deuxième autorité du gouvernement autonome. Après cette rencontre, Hamad a posé fièrement à côté de García» témoigne Okdiario. La complaisance du PSOE s'accuse nettement, en fin de compte, dans l'affaire Ghali, comme un vaste système de mensonge et d'intrigue. «Après ce rendez-vous, Hamad a visité les quatre villes les plus importantes de La Rioja derrière Logroño. Tout a commencé avec Calahorra. Le 15 février, il a rencontré sa maire, la socialiste Elisa Garrido, qui lui a promis de lui offrir son soutien institutionnel et de lui offrir son soutien inconditionnel. Ce n'est pas un hasard si les séparatistes ont commencé avec cette municipalité. C'est le centre névralgique des luttes internes au sein du Parti socialiste ouvrier espagnol, PSOE», détaille la même source. Neuf jours plus tard, le 24 février, Hamad a rencontré un autre poids lourd du parti: Javier García, maire d'Arnedo. Tous deux ont tenu «une réunion de travail», selon les termes du conseiller du PSOE. «Cette corporation municipale s'est engagée auprès du délégué du Polisario à soutenir» les menées séparatistes au plus fort des événements de Guerguerat. Sans aucun doute, «cela semblait prémonitoire de ce qui se passerait peu de temps après, qui s'est concrétisé aujourd'hui par le plus grand conflit diplomatique» depuis des années entre l'Espagne et le Maroc. «Puis, le 3 mars, Hamad a eu rendez-vous avec Julián Jiménez Velilla, maire d'Alfaro. Et enfin, le 14 avril, à peine quatre jours avant l'arrivée de Ghali à Logroño, il a posé, en souriant, avec Laura Rivado, maire de Haro et secrétaire d'organisation du PSOE de La Rioja» dévoile Okdiario. Toutes ces rencontres ont été possibles grâce à l'amitié entre Hamad et la présidente Concha Andreu, réputée d'être proche de Pedro Sánchez.