La diplomatie marocaine a engagé l'Espagne à ne pas aggraver les tensions déclenchées par l'hospitalisation de Brahim Ghali, chef du Front Polisario. Permettre à ce dernier «de rentrer chez lui, contourner la justice espagnole et ignorer les victimes serait un appel au pourrissement», a souligné Nasser Bourita. Ce 31 mai, les Affaires étrangères marocaines ont affirmé que le procès de Ghali ne signifie pas un retour à l'apaisement. La «grave crise» entre Madrid et Rabat ne prendra pas fin pas avec la comparution de Brahim Ghali demain mardi devant la Cour nationale, mais lorsque «l'Espagne clarifiera sans ambiguïté ses alliances, ses intentions et ses positions» par rapport au Sahara, il a déclaré aujourd'hui le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué rapporté par l'agence espagnole EFE. L'affaire dite Ghali «a révélé la collusion de notre voisin du nord avec les adversaires du royaume pour saper l'intégrité territoriale du pays», et par conséquent, l'on se demande si «le Maroc peut à nouveau faire confiance à l'Espagne», a ajouté le communiqué. «Le bon voisinage n'est pas à sens unique», a indiqué avant quelques jours Nasser Bourita, le chef de la diplomatie marocaine. La justice espagnole a rouvert un dossier contre Brahim Ghali pour «crimes contre l'humanité» après une plainte déposée par une association l'accusant de «violations des droits humains» sur des dissidents des camps de Tindouf (ouest de l'Algérie). Il sera aussi entendu, demain mardi, pour une plainte pour «tortures» déposée par un dissident du Polisario.