La dette des pays ayant adopté la monnaie unique atteindra 102,4% du PIB en 2021. Dans certains Etats, c'est bien plus encore. La Commission européenne a sensiblement relevé ses prévisions de croissance 2021 et 2022 pour la zone euro en raison de l'accélération de la vaccination et l'assouplissement des mesures de confinement, dans ses prévisions économiques publiées mercredi. Après une récession inédite de 6,6% en 2020, la croissance dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique devrait s'afficher selon Bruxelles à 4,3% en 2021 et 4,4% en 2022 –contre 3,8% pour ces deux années dans sa dernière estimation en février. La zone euro doit toutefois faire face à un niveau d'endettement très élevé à cause des dépenses induites par le virus, à plus de 100% de son PIB pour 2021 et 2022. «Les économies de l'UE et de la zone euro devraient connaître une forte reprise avec l'augmentation des taux de vaccination et l'assouplissement des restrictions», explique l'exécutif européen dans son communiqué. «Cette croissance sera tirée par la consommation privée, l'investissement et une demande croissante pour les exportations de l'UE de la part d'une économie mondiale qui se renforce», ajoute-t-elle. Selon Bruxelles, les Etats membres retrouveront leur niveau d'activité d'avant-crise d'ici fin 2022, portés notamment par le plan de relance européen de plusieurs centaines de milliards d'euros. L'Espagne (+5,9%) et la France (+5,7%), particulièrement touchés en 2020, affichent les taux de croissance les plus élevés en 2021 dans les estimations de la Commission. La croissance de l'Allemagne (+3,4%) et des Pays-Bas (2,3%), un peu moins affectés l'an passé, est plus modérée. Dans l'ensemble de l'UE, le taux de croissance devrait atteindre 4,2% en 2021 et 4,4% en 2022. «Il reste encore beaucoup de travail à accomplir et de nombreux risques pèseront sur nous tant que la pandémie» sera là, a tempéré le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis. Le plan de relance européen «contribuera à la reprise et changera véritablement la donne en 2022, lorsqu'il portera les investissements publics à leur niveau le plus élevé depuis plus de dix ans», s'est-il aussi félicité. Une fois sortis de la pandémie, les gouvernements devront faire face à un niveau de dette très élevé : 102,4% du PIB cette année, puis 100,8% en 2022 pour l'ensemble de la zone euro. Or, selon les règles budgétaires du Pacte de stabilité –actuellement suspendu à cause de l'épidémie– la dette ne doit en principe pas dépasser 60% du PIB. Cette dette publique est particulièrement élevée en Grèce (208,8% en 2021) et en Italie (159,8%). La dette française devrait quant à elle atteindre 117,4% du PIB en 2021, puis 116,4% en 2022.