Dans un article au vitriol, le site El Confidencial remet en cause une diplomatie espagnole qui marche d'un pas fort équivoque, sans bien savoir ce qu'elle veut. Une diplomatie incertaine, indécise et flottant entre des intérêts trop bornés et des attitudes trop contestables, laquelle conserve un double caractère coupable. «En une seule année, deux événements, contraires à toute logique diplomatique, ont eu lieu : l'épisode de Delcy Rodríguez, vice-président du Venezuela (venue en toute discrétion en Espagne malgré le rejet de la communauté internationale du régime de Nicolás Maduro) et l'entrée en toute clandestinité de Brahim Ghali, chef du Polisario, sur le sol espagnol» écrit le le site El Confidencial, qui déplore le fait que le gouvernement espagnol soutienne des actes qui sont la contradiction la plus flagrante d'une politique à laquelle il s'est rallié depuis toujours : la clarté. «La machine de la diplomatie espagnole semble si compliquée, elle a des frottements si pénibles et semble s'user tout entière dans le moindre effort. L'hospitalisation de Brahim Ghali écorne cette communauté de sentiments et d'idées qui unissent Rabat et Madrid» avait déclaré une source diplomatique qui déplorent que les Relations étrangères espagnoles soient peu compatibles avec l'ordre, la cohérence et la durée. Brahim Ghali, âgé de 73 ans et qui souffrirait d'un cancer, a été hospitalisé d'urgence le 21 avril en Espagne, près de Saragosse, sous un nom d'emprunt algérien. Le ministère espagnol des affaires étrangères ont simplement déclaré que «Ghali a été transféré en Espagne pour des raisons strictement humanitaires afin de recevoir des soins médicaux», sans autre précision malgré la relance du gouvernement marocain. «De pareils actes, de la part d'Arancha González Laya, sont dangereux ; ils affaiblissent au dehors notre diplomatie ; ils diminuent la confiance des gouvernements étrangers dans les engagements souscrits par notre cabinet» note El Confidencial. L'auteur de l'article fustige la chef de diplomatie espagnole, Arancha González Laya, «censée agir avec tout le tact diplomatique qu'il se doit pour préserver les relations avec d'autres pays, notamment avec les pays voisins». L'auteur de l'article a indiqué que les agissements des Affaires étrangères dans l'affaire Ghali «vont à l'encontre des intérêts internationaux de l'Espagne (des objectifs incompréhensibles ou non avoués, une exécution improvisée, une explication finale trompeuse)». L'auteur signale qu'il sera désormais «difficile de projeter l'image d'une Espagne comme pays sérieux de l'UE pour tenter de justifier l'entrée dans le pays, sous une fausse identité, d'un personne connue internationalement». Il insiste sur «l'absurdité du comportement du gouvernement et sur son manque de prévision des risques réels que pourraient engendrer cette situation, en pensant qu'il aurait pu tenir secrète la présence de Brahim Ghali dans un hôpital à Logroño, d'autant plus qu'il s'agit d'une personne réclamée par la justice espagnole».