La vente aux enchères, organisée vendredi et samedi dernier à Munich, d'effets personnels ayant appartenu aux plus hauts dirigeants nazis, dont Hitler, a créé une véritable controverse en Allemagne. Un journaliste du quotidien populaire Bild est parvenu à assister aux enchères de samedi et le « spectacle » auquel il a assisté est pour le moins troublant, pour ne pas dire dérangeant… Un énigmatique acheteur, se disant argentin, a en effet dépensé plus de 600 000 euros pour acquérir plusieurs lots, dont la dernière veste d'uniforme d' Adolf Hitler pour laquelle il n'a pas hésité à engloutir 275 000 euros, et des sous-vêtements partiellement moisis d'Hermann Göring qui lui ont coûté 3 000 euros. Interrogé par le reporteur de Bild, ce « collectionneur » a expliqué que ces achats étaient destinés à être présentés dans un musée. À noter que parmi les pièces proposées figuraient en effet des cravates, des pantalons noirs et des chaussettes du Führer, des calepins annotés par le chef de la SS Himmler, des robes portées par la compagne du dictateur nazi et un caleçon en soie de son ancien ministre de l'Aviation. Plus morbide encore, l'ampoule contenant la pilule de cyanure que Göring a avalé pour se suicider deux heures avant sa pendaison en 1946, a aussi été mise sous le marteau, tout comme un morceau de la corde qui a servi à pendre Julius Streicher, le rédacteur en chef du journal de propagande nazi Der Stürmer, après sa condamnation à mort par les Alliés… Tous ces objets appartenaient à la collection privée de John K. Lattimer. Ce médecin de l'armée américaine était chargé de la santé des accusés lors du procès du Nuremberg, et il aurait dérobé une grande partie des « souvenirs » mis en vente à Munich.