L'historien Maati Monjib refait surface sur la scène médiatique après une absence de plusieurs mois suscitant ainsi des interrogations sur ce retour brusque, son timing et ses objectifs. Monjib a choisi, comme thème de retour, de mépriser le chef du Gouvernement Abdelilah Benkirane et sous-estimer son travail, de critiquer les prérogatives du roi Mohammed VI, Fouad El Himma, Mounir Majidi et Abdellatif Hammouchi, un thème jugé « sexy » en ayant recours au jargon de la presse française, autrement dit, un sujet qui attire l'opinion publique, en particulier à la veille d'élections législatives (7 octobre prochain) très importantes pour l‘avenir du pays. Que Maati Monjib participe à la vie politique de son pays, est tout ce qu'il y a de plus naturel, un droit que personne ne peut lui contester, mais qu'il resurgisse ainsi à moins de dix jours de son procès prévu le mercredi 29 juin, il y a anguille sous roche, et ne peut que constituer une tentative d'exercer la pression sur la justice. Monjib dit au chef du Gouvernement « tu manques d'autorité », comme s'il lui demandait de prouver le contraire, et fait la pression à son ministre de la Justice afin que la justice tranche en sa faveur. Il prétend également que l'autorité est entre les mains d'El Himma, Majidi et Hammouchi afin de paraître dans le rôle de la victime au cas où le jugement n'est pas en sa faveur. Mais Maati Monjib ne pipe mot sur les financements importants qu'il reçoit de l'étranger, sachant qu'il avait effectué des virements aux comptes de son épouse et de sa sœur. Interrogé par ses camarades « militants » sur la véracité de ces accusations, Monjib s'est avéré incapable de démentir, préférant tergiverser en affirmant être ciblé par le régime, observant une grève de la faim et prétendant être interdit de quitter le territoire national et harcelé, voire menacé en dépit du démenti du ministère de l'Intérieur, des allégations que même ses camarades de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) n'ont pas avalé, d'où l'absence de son soutien par celle-ci. Le problème de Monjib n'est pas avec Benkirane, ni avec le roi, El Himma, Majidi et Hammouchi non plus, mais avec la justice, et la Direction des impôts qui l' avait sommé en décembre dernier de s'acquitter de la somme de 1.267.111,36 dhs qu'il doit aux services des impôts dans un délai d'un mois s'il veut éviter des majorations. Cet avertissement dont s'est fait l'écho en son temps barlamane.com, est intervenu à l'issue d'une opération de contrôle fiscal au titre de la période 2011-2014, à laquelle a été assujetti M. Monjib, poursuivi pour irrégularités financières dans la gestion de son bureau d'études «Centre Ibn Rochd d'Etudes et de Communication» qui appartient à Maati et à sa sœur Fatima Monjib et dont le siège social est Rabat. Selon ce document consulté par barlamane.com, Monjib est redevable aux impôts de la somme de 1.267.111,36 dh dont 468.999,97 en tant que majoration du retard. Ce montant se répartit entre l'impôt sur les sociétés d'un montant de 565.600,19 dhs, l'impôt cumulé sur la valeur ajoutée (498.122,67), et l'impôt sur les sociétés qui concerne les intérêts des actions (203.388 dhs). Ce même document fait ressortir que la somme globale de cet impôt a été calculée sur la base de documents de comptabilité dont dispose Maati Monjib, et qui a permis de découvrir, en particulier, des opérations non déclarées d'une somme qui s'élève à 371.138,80 dhs, et des dépenses exagérées d'un montant de 426.695,48 dhs. C'est pour ces raisons qu'il est difficile pour les droithommistes et les opposants de soutenir Maati Monjib dans a sortie médiatique.