Le pays, qui a commencé sa campagne pour immuniser sa population en janvier, doit encore recevoir d'ici à fin février 800 000 doses du dispositif onusien Covax, alors que la stratégie vaccinale du pays suscite des critiques. Les critiques ne faiblissent pas contre le gouvernement algérien, accusé d'avoir mis en place une stratégie trop lente et trop procédurière par rapport à certains de ses voisins. Le pays a reçu, mercredi, 200 000 doses de vaccin Sinopharm contre le coronavirus, un don de la Chine, partenaire de longue date d'Alger, a indiqué, jeudi 25 février, l'agence de presse officielle APS. Cette livraison «vient compléter le dispositif de lutte contre la pandémie», a déclaré le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication Ammar Belhimer, cité par APS, à l'arrivée de cette cargaison mercredi soir à l'aéroport militaire de Boufarik, à l'ouest d'Alger. «Ce processus se poursuivra et il y aura d'autres livraisons de vaccins jusqu'à la satisfaction complète des besoins du pays avant la fin de l'année», a assuré M. Belhimer. Alliés idéologiques après l'indépendance de l'Algérie en 1962, Pékin et Alger entretiennent d'étroites relations économiques et commerciales depuis les années 1990. Au début de la pandémie, la Chine y avait dépêché une équipe de virologues et envoyé des respirateurs et du matériel de protection et de dépistage. Cette livraison est le plus important lot reçu par Alger, qui a réceptionné depuis fin janvier deux cargaisons de 50 000 doses du vaccin russe Spoutnik V et un autre lot de 50 000 doses du géant britannico-suédois AstraZeneca. L'Algérie doit recevoir d'ici à fin février un lot de 700 000 à 800 000 doses dans le cadre du dispositif onusien Covax, selon le ministre de la santé, Abderahmane Benbouzid. Selon Wahiba Hadjoudja, directrice de la pharmacie au ministère de la santé, le pays le plus peuplé du Maghreb (44 millions d'habitants) attend également l'arrivée fin avril de 9 millions de doses de l'Institut africain pour la prévention des épidémies, relevant de l'Union africaine. En outre, des négociations sont en cours avec Gamaleya, le laboratoire russe qui produit le Spoutnik V, pour la fabrication en Algérie de ce vaccin, selon les autorités algériennes. Alger a lancé sa campagne de vaccination le 30 janvier. Empêcher l'arrivée de variants Par ailleurs, le variant anglais du coronavirus a été détecté pour la première fois dans le pays, a annoncé, jeudi soir dans un communiqué l'Institut Pasteur d'Algérie, confirmant une information du quotidien francophone El Watan. Sans confirmer l'information d'El Watan, selon laquelle les deux premiers cas du variant anglais du coronavirus étaient apparus en Algérie, le ministre de la santé s'est voulu rassurant. «Le variant n'est pas une source d'inquiétude particulière. Nos experts sont à l'affût pour toute éventualité d'apparition d'un variant», a déclaré Abderrahmane Benbouzid lors d'une conférence de presse, cité par l'agence officielle APS. Afin d'empêcher l'arrivée de variants, le gouvernement algérien a décidé de suspendre pendant le mois de mars tous les vols à destination de l'Algérie, selon une information rapportée par des médias locaux et des diplomates étrangers mais non confirmée officiellement. Selon le premier ministre français Jean Castex, le variant anglais représente «à peu près la moitié» des cas positifs en France, où vit une importante communauté algérienne. Plus de 112 500 contaminations, dont quelque 3 000 décès dus au Covid-19, ont été officiellement enregistrées en Algérie depuis le recensement du premier cas le 25 février 2020, selon le dernier bilan du ministère de la santé.