La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a dévoilé, jeudi à Casablanca, ses priorités pour l'année 2021, couvrant six chantiers urgents et structurants. La première priorité porte sur l'appui aux entreprises pour la mise en place rapide de la stratégie des fonds propres via le lancement d'un Fonds généraliste de prêt participatif avec une distribution par le réseau bancaire, tandis que la deuxième concerne l'amélioration de l'accès et l'optimisation des coûts des facteurs de production de l'entreprise, à travers six aspects, à savoir l'énergie, la logistique, la formation, l'emploi, le foncier et l'innovation, précise-t-on lors d'une conférence de presse tenue à la suite du Conseil d'administration du Patronat. S'agissant de la troisième priorité, elle porte sur l'opérationnalisation d'un choc de simplification en faveur du développement économique, notamment à travers l'accélération de la simplification des procédures administratives et des mesures de sauvegarde, le e-gouvernement (légiférer sur la reconnaissance électronique des signatures et des actes légaux, administratifs et bancaires), la suppression des sources d'arbitrage et l'institutionnalisation de la déclaration sur l'honneur et installation du principe du confiance. En ce qui concerne la quatrième priorité, elle vise à promouvoir le "Made in Morocco" et le soutenir par la commande publique et la préférence nationale, via la création et la promotion d'un label "Made in Morocco" afin de faciliter la reconnaissance des produits marocains à fort contenu local, l'inclusion des établissements et entreprises publics (EEP) dans le décret d'application relatif aux marchés publics n 2-12-349, l'intégration des fournitures dans les marchés publics et aussi à travers des mesures fiscales ( taxe sur la valeur ajoutée différenciée et avantageuse pour les entreprises labellisées). La cinquième priorité est de favoriser l'emploi et la reconversion pour une meilleure employabilité. L'objectif est de conditionner l'indemnité pour perte d'emploi (IPE) à la formation de reconversion en assouplissant les conditions d'accès à l'IPE. Il s'agit dans ce sens d'accompagner ce dispositif par une formation de reconversion pour augmenter les chances de réinsertion des salariés ayant perdu leur emploi et de relier le bénéfice de l'indemnité pour perte d'emploi à l'obligation de suivi d'une formation reconversion avant la fin des 6 mois d'indemnisation. En matière de la formation professionnelle, il est question de développer un système de planification basé sur la demande et non par l'offre de formation, de développer un système d'assurance qualité et de mécanismes de régulation ainsi que d'une offre de formation construite dans le cadre d'un partenariat public-privé. La 6e priorité porte, quant à elle, la nécessité d'un engagement national (public et privé) pour intégrer de façon assumée le petit informel et éradiquer le grand informel. Pour le petit informel, la CGEM préconise l'élargissement de la couverture sociale et d'inclusion financière (déploiement du mobile payment, refonte du statut de la microfinance pour en faire un levier fort d'inclusion, le développement des outils de financement des TPE et des particuliers. Côté grand informel, il s'agit de l'éradication de la rente, du renforcement de l'action douanière au niveau des frontières, de la lutte contre la corruption, de la pénalisation des fausses factures et d'accompagnement dans l'intégration des unités de production informelle à l'économie formelle. "La campagne de vaccination contre la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19) a été lancée ce qui nous donne évidemment de l'espoir quant à la relance économique. Toutefois, nous restons réalistes et sommes tout à fait conscients que la reprise est tributaire de l'efficacité de la campagne de vaccination aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale. C'est cela qui déterminera la date du retour à la normale, que nous espérons courant deuxième semestre 2021", a dit, à cette occasion, le président de la Confédération, Chakib Alj. "Nous restons confiants que 2021 devra être l'année des réformes et de la reprise", a-t-il poursuivi, ajoutant que le financement est l'un des sujets phares. "Bien que le déploiement du Fonds Mohammed VI pour l'Investissement va sans aucun doute être annoncé dans les prochains jours, nous restons convaincus que son efficacité sera liée à la rapidité de déploiement des fonds dans les secteurs qui sont prioritaires". M. Alj a, en outre, mis l'accent sur le secteur informel, relevant qu'en "plus des impacts sur l'économie, la tragédie de Tanger qui a coûté la vie à 29 personnes nous rappelle le danger quotidien que représente le secteur de l'informel sur la sécurité de nos concitoyens".