Le déficit commercial de la France s'est creusé en 2020 sous l'effet de la pandémie, pour s'établir à 65,2 milliards d'euros, son niveau le plus élevé depuis 2012, ont annoncé vendredi les Douanes. La balance commerciale se détériore ainsi de 7,3 milliards d'euros par rapport à 2019 (57,9 milliards d'euros), pénalisée par "une diminution généralisée des exportations (...), en particulier dans les secteurs aéronautique et automobile", ont précisé les Douanes françaises dans un communiqué. "En lien avec les effets du premier confinement, la dégradation des échanges est particulièrement marquée au premier semestre – le mois d'avril connaissant un recul historique de 43,9% par rapport à avril 2019, avant une reprise progressive au cours de la seconde moitié de l'année, jusqu'à atteindre un niveau proche de celui de 2019 en fin d'année", a commenté le ministre délégué français au Commerce extérieur, Franck Riester, dans un communiqué distinct relayé par les médias du pays. Si les exportations de biens sont en baisse de 15,9% par rapport à 2019, "soit un repli du même ordre que celui observé lors de la crise financière de 2009", les importations ont aussi ralenti, mais moins fortement (de -13%). Par ailleurs, les importations de masques de protection ont pesé lourd, à hauteur de 5,9 milliards d'euros, et contribué à aggraver le déficit français avec l'Asie : il atteint 9,6 milliards d'euros, dont 6,6 milliards avec la Chine. A l'exception des produits pharmaceutiques, dont les exportations progressent de 4,7%, l'ensemble des secteurs de biens voient leurs échanges se replier. Le secteur le plus fortement touché par la baisse des exportations est l'aéronautique (-45,5% par rapport à 2019), durement frappé par la crise. Quant aux exportations agricoles et agroalimentaires, elles ont mieux résisté (-3,4%). Enfin, les exportations du secteur automobile, qui avaient particulièrement souffert au premier semestre, ont bénéficié d'une reprise marquée au second semestre, limitant ainsi la baisse sur l'ensemble de l'année (-18,7%). Selon le FMI, le choc de la pandémie, et en particulier la mise à l'arrêt des économies en raison des confinements a provoqué une baisse de 9,6% des échanges commerciaux mondiaux de biens et services en 2020.