À cinq jours de sa prestation de serment à Washington, Joe Biden veut démontrer sa capacité à vaincre la pandémie. Le président désigné Joe Biden continue vendredi de dérouler le programme qu'il entend mettre en œuvre à la Maison-Blanche, en détaillant ses mesures pour accélérer la vaccination des Américains contre la Covid-19, alors que la planète approche des 2 millions de morts. À cinq jours de sa prestation de serment à Washington, capitale qui prend des allures de camp retranché avec ses blocs de béton, ses fils barbelés et ses patrouilles militaires, le démocrate s'exprimera à 15 h 45 depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware. Voulant s'afficher comme l'homme désormais à la manœuvre après la deuxième mise en accusation historique de Donald Trump, il a dévoilé jeudi un plan de relance économique titanesque de 1 900 milliards de dollars. Joe Biden, 78 ans, compte dans la foulée démontrer sa capacité à vaincre la racine de cette crise, la pandémie, aux chiffres vertigineux : en moyenne, depuis le 1er janvier, plus de 3 000 personnes sont mortes de la Covid-19 chaque jour aux États-Unis, et plus de 238 000 cas quotidiens ont été détectés. Une hécatombe à laquelle les responsables sanitaires disaient s'attendre, à la suite du relâchement des fêtes de fin d'année, et que n'a pas ralentie, tant s'en faut, le début hoquetant de la campagne de vaccination. Près de 9,7 millions d'Américains avaient reçu vendredi une première dose de vaccin, et 1,3 million la seconde. Trop peu, alors que l'administration Trump avait promis 20 millions de personnes vaccinées avant la fin de l'année 2020. Les vaccinations ont commencé dans un contexte difficile, avait justifié le médecin en chef des États-Unis, Jerome Adams : en pleine explosion du nombre de cas et au moment des congés de fin d'année, mettant à l'épreuve les équipes médicales. 100 millions de doses en 100 jours ? Le président désigné s'est quant à lui engagé à ce que 100 millions de doses soient injectées pendant ses 100 premiers jours de mandat. Lui qui avait fustigé la gestion de Donald Trump, concentrant une bonne partie de ses attaques sur le sujet lors des deux débats présidentiels, verra son action en la matière particulièrement scrutée. Une de ses mesures est d'ores et déjà appliquée : il avait annoncé son intention de distribuer, une fois au pouvoir, toutes les doses de vaccin à disposition, plutôt que d'en retenir la moitié pour respecter les délais de la seconde injection, mais l'administration Trump a depuis effectué cet ajustement. En éliminant l'obligation de retenir la moitié des réserves, les autorités sanitaires espèrent amplifier le nombre de personnes qui pourrait recevoir le vaccin rapidement. Au total, plus de 30,6 millions de doses ont été distribuées aux différents États américains, selon les informations vendredi des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique des États-Unis. Mais c'est l'organisation de leur distribution qui pêche par endroits. Et avec environ 3 % de sa population vaccinée, les États-Unis sont loin du seuil de 75 % à partir duquel, selon les experts, une nation développera une immunité collective. En proportion, le pays fait toutefois mieux que de nombreux autres pays, dont la France, mais moins bien qu'Israël ou le Royaume-Uni, selon le site d'analyse des données Our world in data. Avec plus de 388 000 morts liés à la Covid-19, les États-Unis font figure de pays le plus endeuillé au monde en valeur absolue. Près de 129 000 personnes restaient hospitalisées vendredi, selon le site Covid-19 Tracking Project.