L'Observatoire africain des Migrations a été inauguré vendredi à Rabat, pour le but de développer un processus de collecte, d'analyse et d'échange d'informations entre les pays africains dans ce domaine. La cérémonie d'ouverture a été présidée par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, la Commissaire aux Affaires Sociales de l'Union Africaine, Amira El Fadil, en présence de la ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l'étranger, Nezha El Ouafi, de l'Ambassadeur-directeur de l'Agence marocaine de Coopération internationale (AMCI), Mohamed Methqal, et d'un certain nombre d'ambassadeurs accrédités à Rabat. A cette occasion, M. Bourita et Mme El Fadil ont signé un accord de siège de l'Observatoire africain des migrations entre le Royaume du Maroc et la Commission de l'Union africaine. "L'Observatoire africain des Migrations que nous inaugurons aujourd'hui est le fruit de deux ans de travail laborieux et de collaboration fructueuse de notre pays avec la Commission de l'Union africaine", a souligné M. Bourita dans une allocution à l'issue de la cérémonie d'inauguration, saluant à cet égard l'engagement et le soutien du président de la Commission de l'Union africaine, M. Moussa Faki, pour faire aboutir ce projet. Le ministre a en outre affirmé que cette inauguration ne pouvait mieux tomber puisqu'elle coïncide avec la journée internationale des migrants, notant qu'elle envoie un message fort à la communauté internationale sur la détermination du Maroc et de l'Afrique à assoir une meilleure gouvernance migratoire à l'échelle du continent. "Cette inauguration intervient, aussi, à quelques jours du 2è anniversaire du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières que nous avions adopté à Marrakech, il y a 2 ans", a ajouté M. Bourita, précisant que le pacte de Marrakech et l'Observatoire de Rabat ont cela de complémentaire et qu'ils servent la même cause, à des échelles différentes. Il a par ailleurs souligné que ce n'est pas un hasard que ce soit, précisément, lors de la Conférence d'adoption du Pacte de Marrakech "que nous ayons signé l'accord de siège avec le Président de la Commission de l'Union Africaine, M. Moussa Faki", relevant que ce n'est pas non plus un hasard que le Pacte ait cité l'Observatoire africain des migrations, en exemple d'un instrument régional de gouvernance migratoire. L'inauguration de l'Observatoire est la démonstration du leadership volontariste de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L'assiste, en tant que Leader de l'Union africaine sur la question migratoire, a souligné M. Bourita, notant que l'Observatoire est né d'une vision royale et qu'il est la proposition phare de l'Agenda africain sur la Migration, présenté le Roi Mohammed VI, en janvier 2018, à l'occasion du 30e Sommet de l'Union africaine. En ce qui concerne les objectifs de l'Observatoire africain des migrations, le ministre a indiqué que cette création permet de doter le continent africain d'un outil efficace lui permettant de répondre à son besoin réel et pressant de générer une meilleure connaissance, compréhension et maitrise du phénomène migratoire. Il a, à cet égard, souligné que l'Observatoire est une instance pionnière en Afrique et qu'il est la première instance de l'Union africaine que le Maroc abrite. En plus d'être pionnier, a ajouté M. Bourita, il doit être novateur aussi, dans son approche et dans son fonctionnement, par un travail efficace de démystification des stéréotypes erronés sur la migration africaine et par une approche positive en vue d'éclairer, par des données objectives, tout le potentiel de la migration au regard du nexus migration-développement. D'autre part, il a relevé que l'observatoire doit assurer une "triple fonction" de compréhension, d'anticipation et de proposition et doit se déployer comme un outil de plaidoyer et d'aide à la prise de décision, comme une plateforme de dialogue entre experts et parties prenantes africaines et comme un instrument de renforcement des capacités africaines, offrant ainsi la matière pour formuler des politiques publiques informées et éclairées. L'importance d'inaugurer cet observatoire réside dans le fait que l'essentiel des migrations en Afrique a lieu au sein du continent, et qu'une migration bien gérée améliorera le développement social et économique des pays, qu'il s'agisse de pays d'origine ou d'immigration, a-t-elle ajouté, précisant que l'observatoire est capable de fournir au continent des données actualisées sur le phénomène migratoire, ce qui contribuera à une bonne gestion du dossier et renforcera la cohérence des politiques migratoires et des initiatives à ce sujet. Elle a en outre souligné la nécessité pour les pays africains de communiquer avec les régions accueillant les immigrants du point de vue des connaissances, des faits et des preuves, notant que l'observatoire sera, à cet égard, un outil indispensable dans la réalisation de l'agenda africain sur les migrations, et qu'il permettra aux pays africains de tirer profit des avantages d'un nexus migration-développement à un moment où le continent s'efforce de mettre en place les principes de l'Agenda 2063. La création de l'Observatoire africain des migrations permettra de doter le continent africain d'un outil efficace lui permettant de répondre à son besoin réel et pressant de générer une meilleure connaissance, compréhension et maitrise du phénomène migratoire, de développer la collecte, l'analyse et l'échange de données entre les pays africains et de favoriser une gouvernance éclairée des migrations africaines. L'Observatoire viendra en aide aux pays africains à travers le renforcement de leurs compétences en vue d'élaborer des politiques migratoires nationales leur permettant une meilleure gestion des flux migratoires. Il constitue la réponse pratique pour pallier le manque des données sur les migrations en Afrique et pour remédier à la problématique des politiques migratoires souvent inefficaces en raison du manque de ces données rendant ainsi la tâche des gouvernements africains difficile et presque désespérée. L'Observatoire des migrations s'évertuera à partager les données collectées via un système interconnecté associant différentes sous-régions et pays africains et jouera un rôle important pour fédérer et soutenir des initiatives continentales existantes sur la migration dans le continent