Le Représentant de l‘Algérie auprès de l'ONU, Sabri Boukadoum a étalé les contradictions de son pays dans l'affaire du Sahara, vendredi en conférence de presse à l'issue du vote du conseil de sécurité de la résolution sur le Sahara marocain. « Nous n'imposons rien aux sahraouis (…) s'ils veulent intégrer le Maroc je serai le premier à les applaudir », a affirmé sans sourciller celui dont le pays abrite, arme les séparatistes du « Polisario », et séquestre des dizaines de milliers de sahraouis dans des camps à Tindouf, au sud de l'Algérie. Interrogé sur le blocage par l'Algérie du recensement des sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf, le diplomate algérien, dont le pays affirme ne pas être concerné par la question du Sahara, a mis une condition pour qu'Alger accepte ce recensement. « Le recensement n'est qu'un élément du plan de règlement », a-t-il dit, ajoutant qu'au cas où le Maroc accepterait d'organiser le référendum d'autodétermination, l'opération de recensement prendra « 5 minutes ». Pourtant, Alger refuse ce recensement réclamé chaque année par la communauté international à travers les résolutions annuelles du Conseil de Sécurité. Sabri Boukadoum a éprouvé toute la gêne du monde lorsqu'il a voulu se faire l'avocat de la direction du « Polisario » accusée par plusieurs rapports européens de détournement massif de l'aide humanitaire accordée aux habitants des camps de Tindouf. « Il existe d'autres rapports qui disent le contraire », s'est-il contenté de répondre à la question d'un journaliste sur le sujet. Il s'est également mis dans une situation inconfortable en refusant de répondre à une question sur le mouvement kabyle qui subit la répression quotidienne et le déni de ses droits politiques et culturels. « Ce n'est pas le sujet », a dit le diplomate algérien qui préfère plutôt parler du Sahara bien que son pays affirme ne pas être partie prenante de ce conflit.