L'ambassadeur représentant permanent du Royaume du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale, a qualifié de "tragédie du siècle" la situation dans les camps de Tindouf, soulignant que l'Etat algérien a failli à ses responsabilités en matière de protection des séquestrés. M. Hilale, qui était mardi l'invité du Forum de la MAP sur le thème "l'engagement du Maroc en matière des droits de l'Homme", a affirmé que la militarisation des camps de Tindouf est "une violation flagrante" des droits de l'Homme, ajoutant que la responsabilité de l'Algérie dans le conflit artificiel autour du Sahara "est claire". "Toute une génération a été perdue" dans les camps de la honte, a déploré le diplomate marocain, appelant les organisations internationales à agir pour mettre un terme à cette situation. M. Hilale a également épinglé certaines ONG qui n'évoquent la question des droits de l'Homme que lorsqu'il s'agit de sahraouis vivant sur le territoire national, mais qui "se taisent" vis-à-vis des violations des droits humains perpétrées dans les camps de Tindouf, ce qui met sérieusement en question la crédibilité de ces organisations. Pour M. Hilale, la dignité des citoyens réside dans le respect de leur droit à la vie et de leur liberté de circulation, formant le souhait de voir les portes des camps de Tindouf s'ouvrir pour que les sahraouis puissent regagner la mère patrie. Il a de même mis l'accent sur les obligations de l'Algérie en termes de protection, d'éducation et d'alimentation des réfugiés sahraouis sur son territoire, déplorant la "démission" de l'Etat algérien quant à ses obligations internationales dans les camps de Tindouf que gère le polisario, en violation flagrante du droit international. Rappelant que "le pouvoir algérien a toujours utilisé le Maroc comme exutoire à ses crises internes", le diplomate marocain a indiqué que ce pays voisin a failli à ses responsabilités en matière de recensement des habitants des camps, et continue de donner les mêmes chiffres sur la population pendant les trente dernières années, ce qui complique l'action des organisations internationales qui souhaitent fournir de l'aide aux séquestrés. M. Hilale a aussi tiré la sonnette d'alarme quant au vide sécuritaire dans les camps de Tindouf qui profite aux terroristes et aux mafias de trafic des personnes, des armes et des aides alimentaires, du fait que le pays hôte n'assume pas ses responsabilités à cet égard, ajoutant que le Maroc était le premier à avoir appelé à un règlement définitif de ce conflit artificiel autour du Sahara afin de juguler la prolifération des groupes terroristes dans la région du sahélo-saharienne. Le diplomate marocain a en outre évoqué les conditions lamentables dans lesquelles vivent les séquestrés dans les camps de Tindouf sur le territoire algérien, soulignant que le printemps arabe a touché ces camps, en dépit du blackout médiatique sur ceux qui gravent la peur, brandissent le drapeau marocain et appellent à l'unité. Il s'est dit, par ailleurs, "optimiste" quant à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui sera adoptée fin avril courant, réaffirmant l'attachement du Maroc à une solution politique et à l'initiative d'autonomie au Sahara dans le cadre de la souveraineté du Royaume. Et d'ajouter que "nous sommes déterminés à poursuivre les négociations avec tous", afin de trouver une solution mettant fin à la "tragédie" à Tindouf et de faire sortir l'Union maghrébine de sa léthargie pour qu'elle puisse répondre aux aspirations des peuples de la région à l'union et à la prospérité.