Des universitaires français et marocains ont dénoncé, dimanche au Mans (ouest de la France), le mutisme de la communauté internationale face à la situation de non-droit dans les camps de Tindouf où les droits les plus élémentaires sont bafoués, comme en témoigne le cas de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. A l'unisson, plusieurs voix ont retenti pour mettre à nu les violations flagrantes des droits de l'homme dans ces camps de la honte, auprès d'une assistance composée essentiellement d'habitants de la ville du Mans et de sa région. Lors d'une rencontre d'information sur les enjeux du dossier du Sahara, organisée par un collectif d'Associations marocaines et d'amis du Maroc en France, le Pr. Charles Saint Prot, directeur de l'Observatoire d'études géopolitiques (OEG) à Paris, a indiqué que cette population subit au quotidien des situations "scandaleuses" de mauvais traitements infligés par le +polisario+ avec "la complicité indéniable de l'Algérie, un pays qui n'honore pas ses engagements internationaux" en tant que pays d'accueil. Evoquant le cas de Salma Ould Sidi Mouloud, il a rappelé que ce dernier a été arrêté pour avoir eu le courage de défendre le plan d'autonomie marocain auprès des habitants des camps de Tindouf et que son sort reste indéterminé. "On nous dit qu'il a été libéré, mais nous sommes toujours sans nouvelles de lui", a affirmé le Pr. Saint Pro, membre fondateur du Comité de soutien à Ould Sidi Mouloud, créé à Paris par un groupe de juristes, d'avocats, d'experts et de professeurs universitaires français. Lors de cette rencontre, marquée par la projection du documentaire "les rescapés de l'enfer" relatant le calvaire d'ex-détenus du "polisario" dans les camps de Tindouf, les deux juristes de renom, Abdelhamid El Ouali et Saint Pro, ont appelé la communauté internationale à faire pression sur l'Algérie pour assumer sa responsabilité en tant que pays d'accueil et protéger les Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf. Pour le Pr. El Ouali, le silence de la communauté internationale sur ce qui ce passe à Tindouf "est totalement inacceptable". Le juriste marocain dénonce "un crime contre l'humanité" commis à l'encontre des séquestrés à Tindouf puisqu'ils sont "maintenus contre leur gré dans ces camps militaires où prévaut une situation de non-droit". Il a, dans ce sens, rejeté la politique de "deux poids deux mesures" de la communauté internationale qui a "toujours veillé à ce qu'il n'y ait pas de camps militaires dans le monde", appelant l'Algérie a assumer sa responsabilité dans cette tragédie. "Il s'agit d'une obligation pour le HCR de recenser les populations séquestrées dans les camps de Tindouf pour qu'elles puissent bénéficier de la protection et de l'assistance de la communauté internationale", a-t-il dit, notant que l'absence de ce recensement ouvre la voie aux détournements par le "polisario" des fonds d'aide qui leur sont destinés. Le Pr. El Ouali, également membre de la Commission consultative de la régionalisation au Maroc, a présenté les grands axes du projet marocain d'autonomie pour le règlement définitif de la question du Sahara, mettant l'accent sur sa pertinence comme unique et ultime solution à ce différend après l'échec de toutes les autres propositions. "Ce conflit n'a qu'une solution: le projet d'autonomie marocain, jugé crédible, réaliste et sérieux par la communauté internationale", a affirmé le Pr. Saint Prot. Le juriste français s'est dit convaincu du côté "artificiel" de l'affaire du Sahara, "créée de toutes pièces", selon lui, par l'Algérie qui a "des ambitions hégémoniques", ce qui "compromet la construction l'Union du Maghreb Arabe (UMA), nécessaire pour permettre aux pays de la région de faire face aux défis de la mondialisation". Il a estimé que "la présence d'une bande armée sur le territoire algérien est un facteur de déstabilisation pour la région" avec la montée du terrorisme d'AQMI dans la zone sahélo-saharienne, précisant que l'une des revendications de ce groupe terroriste pour la libération des otages enlevés dernièrement au Niger était la libération d'Omar El Sahraoui, l'un des membres du +polisario+, "ce qui démontre qu'il existe des liens entre AQMI et le +polisario+". Cette rencontre, qui s'est déroulée en présence notamment du Consul général du Maroc à Rennes, M. Ahmed El Khdar, a également été marquée par une conférence sur le développement économique dans les provinces du Sud, animée par l'universitaire français Henri-louis Védie, auteur du livre "une volonté plus forte que les sables". Il a mis l'accent sur les progrès "exceptionnels" réalisés dans la région en un temps record, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, dans le cadre d'"une véritable politique d'aménagement du territoire, conformément à une logique de développement durable".