En réaction à une déclaration de la délégation algérienne à Genève Le Maroc a dénoncé, mardi à Genève, les manœuvres de l'Algérie sur la question du Sahara marocain, affirmant que son discours a «perdu toute crédibilité au Conseil des droits de l'Homme (CDH) comme il l'a perdu en Afrique». «La nouvelle stratégie algérienne devant le conseil consiste à se cacher derrière des pays comme la Namibie pour s'attaquer à l'intégrité territoriale du Royaume», a affirmé le chargé d'affaires du Maroc à Genève, Hassan Boukili, qui a réagi à une déclaration de la délégation algérienne sur la situation au Sahara. Le diplomate s'exprimait au cours du débat qui a suivi la présentation du rapport du haut-commissaire aux droits de l'Homme devant le conseil réuni pour sa 36ème session. «Le Maroc rejette les fausses pressions et le harcèlement que l'Algérie tente d'exercer sur le Bureau du Haut-Commissaire au sujet du Maroc», a-t-il dit, notant que ce pays doit plutôt se préoccuper de son maigre registre national dans ce domaine. Il a dans ce cadre indiqué que le Royaume souscrit pleinement à l'évaluation du haut-commissaire au sujet de l'incohérence et de l'attitude hypocrite de certains Etats qui critiquent les droits de l'Homme chez les autres et qui les bafouent chez eux. «C'est exactement le cas de l'Algérie dès qu'il s'agit du Sahara marocain», a fait observer M. Boukili. Les Institutions marocaines, a-t-il poursuivi, remplissent pleinement leur rôle de promotion et de protection des droits de l'Homme au Sahara comme dans les autres régions. Il a rappelé que le Conseil de sécurité s'en est même félicité, comme il s'est félicité des efforts du Royaume depuis 2006 pour régler ce différend sur la base de sa proposition d'autonomie. Relevant que s'il y a déficit en matière des droits humains, c'est du côté algérien qu'il faut le chercher, le diplomate a réitéré l'appel du Maroc à l'adresse du haut-commissaire pour interpeller l'Algérie au sujet de ses vraies problématiques des droits de l'Homme. Il a notamment évoqué les dizaines de milliers de disparitions forcées en Algérie, le déni du droit à l'autodétermination des populations kabyle et mozabite, le refus de recevoir le rapporteur spécial sur la torture, le Groupe de travail sur les disparitions forcées et le Groupe de travail sur la détention arbitraire ainsi que les ONG internationales des droits de l'Homme. M. Boukili a également cité les violations commises par les milices du polisario dans les camps de Tindouf, placés sous la responsabilité de l'Algérie. Il a dans ce contexte exhorté le haut-commissaire aux droits de l'Homme à inclure régulièrement ces questions dans ses futurs rapports au CDH.