L'activité économique mondiale a enregistré une chute sans précédent cette année au deuxième trimestre, lorsqu'environ 85 % de l'économie mondiale s'est trouvée confinée pendant plusieurs semaines. Selon Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, le Fonds prévoyait une forte contraction du PIB mondial en 2020 (selon ses estimations de juin). « Aujourd'hui, le tableau est moins catastrophique. Nous estimons maintenant que l'évolution des deuxième et troisième trimestres a été un peu meilleure que prévu, ce qui permet une modeste révision à la hausse de nos prévisions mondiales pour 2020. Et nous prévoyons encore une reprise partielle et contrastée en 2021 », indique-t-elle. Les pouvoirs publics ont versé environ 12 000 milliards de dollars de soutien budgétaire aux ménages et aux entreprises. Et des mesures sans précédent de politique monétaire ont maintenu le flux du crédit, aidant des millions d'entreprises à rester à flot. La DG du FMI souligne que les pays émergents ainsi que les pays à faible revenu et les pays fragiles restent dans une situation précaire. « Ils ont des système de santé moins performants. Ils sont très exposés aux secteurs les plus touchés, tels le tourisme et l'exportation de produits de base. Et ils sont très dépendants des financements extérieurs. L'abondance des liquidités et le bas niveau des taux d'intérêt ont aidé bon nombre de pays émergents à emprunter de nouveau — mais aucun pays d'Afrique subsaharienne n'a émis de dette extérieure depuis mars », explique-t-elle. Les risques demeurent ainsi élevés , notamment ceux qui découlent de l'augmentation des faillites et des valorisations élevées sur les marchés financiers. Et de nombreux pays sont aujourd'hui plus vulnérables. Leur niveau d'endettement a augmenté à la suite des mesures budgétaires prises face à la crise et des fortes pertes de production et de recettes. Nous estimons que la dette publique mondiale atteindra un niveau record d'environ 100 % du PIB en 2020. À cela s'ajoute maintenant le risque que les pertes d'emploi, les faillites et les perturbations de l'éducation laissent de profondes cicatrices économiques. Du fait de cette perte de capacité, le FMI prévoit que la production mondiale restera à moyen terme très inférieure à ses projections pré-pandémie.