pour avoir violé les dispositions de la réglementation nationale relative à la réception de fonds étrangers et au blanchiment d'argent. Alors que l'ONG londonienne crie à la chasse aux sorcières, les autorités indiennes soulignent, dans un communiqué, que «la position adoptée, ainsi que les déclarations faites par Amnesty International sont malencontreuses, exagérées et loin de la vérité». En effet, les officiels indiens affirment avoir signalé, dès 2018, aux responsables « d'Amnesty Inde », qu'ils ne cessaient de violer les dispositions de la réglementation nationale relative à la réception de fonds étrangers et au blanchiment d'argent. Soulignons que le quotidien britannique The Guardian a publié le 29 septembre un article intitulé « Amnesty met fin à ses activités en Inde et dénonce une chasse aux sorcières« , faisant état de la suspension des activités d'Amnesty International en Inde et du licenciement de ses effectifs (150 personnes), en raison d'un présumé harcèlement de l'administration du Premier ministre Narendra Modi, qui avait ordonné, le 10 septembre, de le gel des avoirs bancaires de cette ONG. The Guardian soutient que le gouvernement indien aurait ciblé « Amnesty » en raison de sa dénonciation des violations des droits humains en Inde, et plus particulièrement au Cachemire. Face à ces accusations fallacieuses, le gouvernement indien rétorqe qu'Amnesty Inde avait perçu des financements injustifiés et non autorisés, eu égard à son statut d'organisation à but non lucratif, sachant qu'en vertu de cette législation, le ministère de l'Intérieur avait interdit, depuis 2013, à la section indienne de cette ONG de recevoir des financements de la part de sa maison-mère au Royaume-Uni. Cependant, afin de contourner les règles du FCRA, Amnesty UK a remis de grosses sommes d'argent à quatre entités enregistrées en Inde, en les classant dans la catégorie des investissements directs étrangers (IDE). Une somme importante d'argent étranger a également été versée à Amnesty (Inde) sans l'approbation du ministère de l'Interieur, dans le cadre du FCRA. Ce détournement de fonds de mauvaise foi n'a pas respecté les dispositions légales en vigueur. En raison de ces pratiques illégales, le gouvernement indien précédent avait également rejeté plusieurs demandes d'Amnesty Inde pour recevoir des fonds de l'étranger. Cela a conduit AI à suspendre ses opérations en Inde, une fois, au cours de cette période. Cette approche politique constante et purement légale envers Amnesty, sous les différents gouvernements, montre clairement que la faute incombe entièrement aux processus douteux adoptés par Amnesty pour obtenir des fonds pour ses opérations. Par ailleurs, plusieurs médias indiens et intervenants sur les réseaux sociaux, ont révélé qu'AI avait créé quatre sociétés, à savoir « AI Foundation », « AI India PVT LTD » (AIIPL), « Indians for All Trust » et « AI South Asia Foundation », qui, en contrepartie de prétendues « prestations de consulting », percevaient des sommes en devises à partir d'AI Londres, lesquelles étaient par la suite reversées à la section indienne de cette ONG, pour financer ses activités dans ce pays. Ces médias et internautes ont également indiqué que la justice indienne a ouvert une enquête en l'objet, ayant permis d'établir le caractère illégal de ce circuit financier, qui a fonctionné, durant la période s'étalant de 2013 et 2019, grâce au concours du ressortissant indien Amitabh Beha, dirigeant de la section locale de l'ONG britannique « Oxfam », qui ne manque pas de critiquer ouvertement les lois indiennes interdisant la réception de financements étrangers aux profit des organisations à but non lucratif. À New Delhi, on soutient que Amnesty est libre de poursuivre son travail humanitaire en Inde, comme le font de nombreuses autres organisations. Toutefois, l'Inde, en vertu des lois établies, n'autorise pas l'ingérence dans les débats politiques internes à des entités financées par des dons étrangers. Cette loi s'applique à tous, de la même manière et elle s'applique également à Amnesty International, martèlent les autorités indiennes. L'Inde a une culture démocratique riche et pluraliste, avec une presse libre, un système judiciaire indépendant et une tradition dynamique du débat interne, précisent-on. Le peuple indien a placé une confiance sans précédent dans le gouvernement actuel et Le non-respect des réglementations locales par Amnesty ne lui donne guère le droit de faire des commentaires sur le caractère démocratique et pluriel de l'Inde, tiennent-on à souligner.