Amnesty International n'est pas contente du Maroc et le fait savoir. Les autorités provinciales de Ben Slimane ont indiqué que, faute de savoir ce que les militants d'Amnesty veulent inculquer comme « principes » à de jeunes marocains, il n'était pas question d'autoriser la tenue, à Bouznika, du camp de jeunesse de la section locale de cette ONG internationale, dont le siège est situé à Londres. Amnesty rétorque qu'elle a prévenu lesdites autorités de l'organisation de leur activité, mais ne dit rien sur les thèmes qui devaient y être abordés. Il semblerait que ses militants estiment que les autorités provinciales de Ben Slimane n'ont pas à savoir quels messages seront transmis aux jeunes participants marocains. Comme si la « marque » Amnesty International était, en soi, un gage de crédibilité, que les Marocains se devaient de mettre au dessus de leur propre législation. Il est vrai que c'est un nouveau coup dur pour cette ONG internationale, en perte de vitesse à l'échelle mondiale. Dans un article bien fouillé, publié le 7 septembre par le site d'information « La relève.ma », le contenu « pédagogique » de la session de formation de jeunes marocains a été révélé à l'opinion publique marocaine. Derrière la présentation candide que fait Amnesty de ce contenu, axé sur l'élimination de la torture, la promotion de la liberté d'expression et de l'espace de manœuvre des défenseurs des Droits de l'homme, c'est tout un programme d'endoctrinement de jeunes marocains participants au camp qui est tracé. Il y est question d'ancienne colonie espagnole, le Sahara, dont la « population » aurait déclaré l'indépendance, en 1976, et qui serait « contrôlée » par le roi du Maroc. Et d'indépendantistes sahraouis torturés... Mais, comme l'a si bien souligné le confrère de « La relève.ma », la cerise sur le gâteau, c'est quand Amnesty se met à parler au nom des Marocains, pour dire ce qu'ils veulent ou pas. Au moins, les militants d'Amnesty ne cachent pas leur mépris de la Constitution et des législations du Maroc. Ils se sentent au dessus du mandat de représentation démocratique du peuple marocain et des lois votées par ses élus légitimes. S'auto-ériger en porte-parole des Marocains est un droit qu'ils se sont tout simplement accordé... puisque il s'agit d'Amnesty ! Née dans le contexte de la guerre froide, Amnesty, encore constituée à ses débuts de militants amateurs, plus guidés par la foi en les Droits de l'Homme que par leurs carrières et gros salaires, avait la tâche facile au cours de ses premiers temps. Les tortionnaires se trouvaient soit de l'autre côté du « Mur », dans le camp communiste, soit dans les pays du Tiers Monde affiliés à l'un ou l'autre camp. Amnesty pouvait, alors, prétendre à une certaine « indépendance ». A la grande satisfaction de ses donateurs anglo-saxons. « Professionnalisation » et « indépendance » Puis les temps ont changé. Une fois que tous les peuples du monde ont appris ce que sont les Droits de l'Homme, des organisations non-gouvernementales, défendant le même thème, aux échelles nationale, régionale et internationale, ont commencé à pousser comme des champignons. Normalement, c'était le moment où les militants d'Amnesty auraient dû pousser un grand cri de victoire, ayant participé à la diffusion de la culture des Droits de l'Homme à l'échelle internationale. Sauf qu'ils ont choisi une autre voie. Celle de la « professionnalisation ». Et ce fût le début de la fin ! A partir du début de la décennie écoulée, Amnesty a cessé d'exister pour défendre les Droits de l'Homme. Elle est devenue, ONG multinationale à gros budget, une cause en soi, et plus du tout un instrument au service d'une cause. Amnesty a poussé tellement loin le souci de « professionnalisation » qu'elle en est arrivée à recruter Suzanne Nossel, ancienne sous-secrétaire d'État au ministère des Affaires étrangères des États-Unis, comme directrice de la section américaine de cette ONG pendant une année. Peut-on s'imaginer ONG plus indépendante ? Amnesty jouit, en effet, d'un degré si élevé d'« indépendance » qu'elle n'hésite pas à remercier publiquement certains de ses fameux gros donateurs, parmi lesquels le département britannique pour le Développement international, la Commission européenne et la tristement célèbre Open Society Foundation, l'ONG du spéculateur milliardaire George Soros. Pour rappel, l'Open Society est la détentrice de la marque déposée des « révolutions de couleur » à travers le monde. Elle affiche fièrement sur son palmarès, entre autres, la formation des blogueurs égyptiens qui ont déclenché la « révolution » dans leur pays. C'est dire à quel point la réputation d'« indépendance » d›Amnesty est plus que méritée. Pour le Vatican, les choses sont claires depuis 2007. Il n'est pas question que de l'argent bien catholique pour enrichir les caisses de cette ONG. Les militants et donateurs lambda d'Amnesty ont dû, par contre, « apprécier » les révélations faites par la presse britannique et française, en février 2011, sur la prime de départ de l'ancienne secrétaire générale de cette ONG des Droits de l'Homme, Irène Khan, et de son adjointe, Kate Gilmore. Près d'un million d'euros pour s'en aller sans faire de vague ! Car l'accord entre Amnesty et ses deux « pauvres » militantes a été tenu secret. Dieu seul sait qu'est-ce que Khan et Gilmore devaient taire contre ce généreux cadeau en guise de prime de départ. En tout cas, Amnesty a prouvé ainsi que la transparence et le droit d'accès à l'information, c'est juste des slogans pour accabler les pays qui ont le malheur d'ouvrir leurs territoires à ce genre d'ONG. Car militer au sein d'Amnesty est très enrichissant. Seulement pour les hauts cadres dirigeants, bien sûr. Irène Khan touchait 132.490 livres sterling, par an, pour ce faire. L'actuel secrétaire général d'Amnesty, Salil Shetty, touche beaucoup plus encore. Pour de telles rémunérations et si c'est le souhait des gros donateurs, il y en a qui seraient prêts à affirmer détenir des « informations » comme quoi le Mahatma Gandhi n'était pas le pacifiste que l'on croyait, mais le pire tortionnaire que la Terre ait jamais porté. Informations et rumeurs Car dès qu'un responsable d'Amnesty parle d'« informations », il faut sérieusement se méfier. A défaut de quoi, autant préparer des linceuls en grande quantité et creuser d'immenses fosses communes pour des enterrements massifs. Le 22 février 2011, la présidente de la section française d'Amnesty, Geneviève Garrigos, affirmait, sur la chaîne de télévision France24, qu'elle détenait des « informations » comme quoi l'ancien président libyen, Kaddhafi, avait recruté des mercenaires subsahariens, en appui de l'armée régulière, pour réprimer son peuple. Cinq mois après, Donatella Rovera, de la même ONG, mène enquête sur le terrain et découvre que... rien n'est vrai ! Pas de trace des massacres à grandes échelles et des crimes contre l'humanité qu'auraient commis les troupes de Kaddhafi, à Benghazi. L'histoire des viols systématiques attribués aux soldats libyens est encore plus bizarre. On a trouvé des paquets de préservatifs intacts à côté de chars brûlés ! Et pas une seule plainte pour viol, dont serait l'auteur un soldat, ni même quelqu'un qui connaîtrait l'une des victimes desdits viols. Rien ! Le pire est, toutefois, la chasse aux noirs déclenchée dans ce pays, suite aux « informations » sur la présence de mercenaires subsahariens parmi les troupes de Kaddhafi. Des Libyens de souche ont été atrocement assassinés, juste parce que noirs de peau. La même Geneviève Garrigos a déclaré, une fois le mal fait, que les « rumeurs » qui avaient circulé sur les mercenaires subsahariens en Libye étaient vraisemblablement fausses. Les « informations » de la responsable d'Amnesty n'étaient en fait que des « rumeurs », fausses par-dessus le marché ! Les médias des pays des gros donateurs se sont bien gardés, de leur côté, de le répéter. Amnesty a-t-elle exprimé le moindre regret pour avoir participé activement à un crime contre l'humanité ? Non, bien sûr que non, puisque la destruction de ce pays maghrébin était exactement le but recherché par les gros donateurs d'Amnesty. Les Libyens ont été « libérés » de la dictature de la paix et de la sécurité. Ils sont maintenant libres de tuer et se faire tuer, de violer et se faire violer, de piller et se faire piller. Bref de détruire, en toute liberté, le pays où ils étaient « obligés » de cohabiter pacifiquement par un dictateur, non respectueux des Droits de l'Homme. Le chaos meurtrier dont lequel est plongée la Libye est le summum des Droits de l'Homme dont rêvent Amnesty et ses gros donateurs pour les pays arabes. Les compagnies pétrolières peuvent enfin y acheter du pétrole à vil prix auprès de bandes armées affiliées à Da'ech. La voix des gros donateurs La « vérité » pour Amnesty n'est pas celle que l'on découvre en enquêtant sur le terrain, mais celle exprimée par ses gros donateurs. En juillet 2010, Amnesty a publié un rapport sur le « Royaume des ténèbres » que serait la Corée du Nord, dans lequel elle dépeint un système de santé en déliquescence. Sauf que la directrice de l'OMS, Margaret Chan, avait effectué une visite dans ce pays au mois d'avril de la même année et fait une description du système de santé nord-coréen très différente de celle d'Amnesty. Interrogé au sujet de ces constats contradictoires, le porte-parole de l'OMS, Paul Garwood, avait déclaré ; « Le rapport d'Amnesty International n'est pas scientifique. Il est basé sur quelques témoignages de personnes qui ont quitté la RPDC depuis des années, et il ne fait pas état des améliorations récentes ». Amnesty s'est donc appuyée sur les dires, non vérifiés, de personnes qui ont quitté leur pays depuis plusieurs années... pour aller dans le sens des intérêts politiques de ses gros donateurs ! Quand il n'est pas dans l'intérêt des gros donateurs d'Amnesty qu'elle dénonce une injustice, elle se contente de regarder ailleurs. Ainsi, pour ne pas déplaire à la compagnie pétrolière française Total, avec laquelle un ancien directeur d'Amnesty France était en « relation », l'ONG londonienne s'est bien gardée de souligner les responsabilités de cette multinationale dans le travail forcé et la répression imposés par la junte militaire birmane dans les régions où se fait l'exploitation des gisements. Le Maroc est le pays qui détient la plus grande réserve mondiale de phosphates, dont on extrait de l'acide phosphorique, ingrédient indispensable pour fabriquer des engrais. Or, en raison de la croissance démographique mondiale, les besoins de produire plus d'aliments, donc de consommer plus d'engrais, se fait grandissant. Ce qui va porter les phosphates au rand d'« or vert » du nouveau siècle. Bien des pays et de gros intérêts économiques ne voient pas du tout d'un bon œil le Maroc trôner en principal fournisseur mondial de phosphates et en consacrer ses recettes grandissantes à son développement. Une telle richesse naturelle divisée entre deux entités étatiques distinctes, dont l'une totalement non viable, à l'instar de la Cyrénaïque, en Libye, serait alors beaucoup plus facile à négocier à bas prix. Le diviser pour régner dont ont besoin les gros donateurs de l'ONG droit-de-l'hommiste londonienne, cette dernière se charge d'en introduire les germes dans l'esprit des populations du pays ciblé. Ce que pense Amnesty du séparatisme ? Les Chinois le savent très bien. Ils appellent les militants de l'ONG londonienne, « la clique du Dalaï Lama », à cause de ses prises de position pro-indépendantistes tibétains. Au vu du dévoiement, devenu flagrant, de certaines ONG internationales droit-de-l'hommiste, il est fort probable qu'il viendra le temps où les gouvernements pourront présenter les rapports « colorés » desdites ONG à leurs peuples, par inversion de la charge de preuve, comme attestations que leurs pays sont vraiment sur la bonne voie. Si Amnesty le dit, c'est que ce n'est pas vrai !