Les prochaines négociations devront avoir lieu à Manhasset, dans la banlieue de New York, début juin prochain. Les observateurs se posent la question de savoir si le Polisario a toujours la qualité d'interlocuteur dans les négociations sur le Sahara marocain. Le prochain round des négociations sur l'avenir du Sahara marocain intervient dans un nouveau contexte. Le Polisario est montré, désormais, du doigt par plusieurs organismes internationaux pour son implication directe dans la répression du peuple libyen. Depuis le déclenchement de la crise en Libye, les mercenaires du front séparatiste soutenu par l'Algérie prennent la défense du colonel Kadhafi poursuivi par la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité contre les insurgés installés à Benghazi qui aspirent à la démocratie et à la liberté. Les prochaines négociations devront avoir lieu à Manhasset, dans la banlieue de New York, début juin prochain.La question qui se pose aujourd'hui est celle de savoir si le Polisario a toujours la qualité d'interlocuteur dans les négociations sur le Sahara, étant donné qu'il défie la légalité internationale dans le cadre de la crise libyenne. Le Maroc qui a présenté un projet d'autonomie qualifié de «crédible» et de «réaliste» et qui s'est engagé dans le processus de négociations avec bonne foi depuis son déclenchement doit-il continuer à négocier avec ce front séparatiste ? Autrement dit, jusqu'à où peuvent mener des négociations avec une entité qui ne croit ni aux valeurs de la démocratie, ni à la liberté, ni au respect des droits de l' Homme en participant à une répression sans merci d'un peuple qui ne demande que la liberté? «Le Polisario défie l'OTAN en participant directement à la répression du peuple libyen frère. On ne peut pas dire, ainsi, qu'il respecte la légalité internationale. Le Polisario a bel et bien montré qu'il tient à une idéologie dévastatrice qui ne croit nullement au dialogue (...) En fait, le Polisario est le seul qui a choisi d'être du mauvais côté de l'histoire face au conflit libyen», souligne Mohamed Talib, secrétaire général de la Ligue des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme (voir entretien ci-dessous). M. Talib souligne, par ailleurs, que le front séparatiste n'a jamais constitué un interlocuteur fiable dans les négociations car il n'a jamais eu le pouvoir de décision. Il est de plus en plus clair que le Polisario ne constitue nullement un interlocuteur crédible ni fiable. Edward M. Gabriel, ancien ambassadeur américain, avait souligné, lundi 16 mai, que le Polisario défie la coalition des pays de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en envoyant ses mercenaires combattre pour le régime Kadhafi dans le but de faire plier l'insurrection libyenne. «Le Polisario, qui prétend à tort adhérer aux principes des droits de l'Homme, (...) laisse ses membres prendre les armes contre la coalition de l'OTAN en Libye, dans un défi flagrant au mandat du Conseil de sécurité de l'ONU», avait dénoncé M. Gabriel dans un article publié dans la gazette du Congrès américain, The Hill. «Le terrorisme en Libye a un visage différent et dérangeant en ce sens que des mercenaires sont recrutés pour terroriser l'opposition», rappelant que l'Alliance atlantique avait reçu des informations indiquant que le régime libyen «dépense des millions de dollars pour s'offrir les services de militants du Polisario». Des sources crédibles, a-t-il poursuivi, «soutiennent en effet que des centaines de mercenaires du Polisario sont payés à hauteur de 10.000 dollars chacun pour combattre les forces de l'OTAN et tuer les manifestants et les opposants au régime de Tripoli». M. Gabriel avait souligné, en outre, que des «leaders de l'opposition libyenne accusent l'Algérie de fermer l'œil sur les mercenaires qui traversent le territoire algérien pour gagner la Libye», ajoutant qu'un leader du Conseil national de transition «a assuré que des avions algériens ont été utilisés pour transporter des mercenaires en Libye». Pour sa part, Joseph Grieboski, fondateur de l'Institut américain pour la religion et les politiques publiques (IRPP), avait indiqué que «le Polisario enrôle des combattants dans les camps de Tindouf et les envoie combattre en Libye pour faire plier l'insurrection». Récemment, un ancien responsable libyen, cité par le quotidien «Washington Post», avait également révélé que des centaines de mercenaires du front Polisario ont été recrutés par le régime de Mouammar Kadhafi pour faire plier la révolution libyenne. «Les détails des négociations relatives au recrutement de quelque 450 mercenaires du Polisario ont été mis à la disposition de responsables de l'OTAN par un ancien proche de Kadhafi, qui était impliqué dans ces discussions», avait souligné le journal américain. Il faut noter qu'en plus de l'implication des mercenaires du front séparatiste dans la répression du peuple libyen, le Polisario soutenu par l'Algérie continue sa fuite en avant en tenant fermement à l'option référendum version indépendance. Le Maroc, pour sa part, continue de déployer des efforts sérieux et responsables pour aller de l'avant dans les négociations en vue de parvenir à un règlement politique définitif et consensuel de ce conflit artificiel. Doit-il continuer ?