Human Rights Watch (HRW) a critiqué, ce mardi 12 avril, la condamnation le 20 mars dernier de la bloggeuse et militants Zoulikha Belarbi à une mande de 100 000 dinars pour diffamation envers le président Bouteflika. « Sanctionner quelqu'un pour avoir critiqué pacifiquement ou ‘insulté' des fonctionnaires de l'Etat constitue une violation des normes internationales relatives à la liberté d'expression », estime l'ONG dans un communiqué, cité par TSA. « Si le droit à la liberté d'expression consacré dans la Constitution récemment révisée a un sens, alors l'Algérie devrait abolir les lois qui pénalisent la critique pacifique et la satire des fonctionnaires de l'Etat », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, citée par le communiqué. HRW rappelle que la Constitution, révisée le 7 mars 2016, garantit le droit à la liberté d'expression en vertu de l'article 48. « Il est toutefois précisé que le droit à la liberté d'expression ne peut être utilisé « pour attenter à la dignité, aux libertés et aux droits d'autrui. La diffusion des informations, des idées, des images et des opinions en toute liberté est garantie dans le cadre de la loi et du respect des constantes et des valeurs religieuses, morales et culturelles de la Nation (articles 50-51) ». « Ces exceptions, aux formulations très larges sont incompatibles avec la liberté d'expression telle que garantie par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, que l'Algérie a ratifié en 1989 et qu'elle est tenue de respecter », affirme l'ONG.