Human rights watch dénonce l'impunité des violences policières et l'intolérance envers la liberté d'expression au Maroc. L'ONG constate un grand écart avec les termes de la nouvelle Constitution. HRW relève le problème de la violence policière et regrette la non conformité de cet état de fait avec les dispositions de la nouvelle Constitution. Une réalité contradictoire à la Constitution. Voilà ce que constate l'ONG internationale Human rights watch en déclarant, cette semaine, sa déception de « l'échec des autorités marocaines à mener à bien l'enquête sur le passage à tabac d'un chercheur de HRW par des policiers ». Pour l'ONG, ce n'est ni plus ni moins qu'une preuve « de l'impunité des violences policières ». Une plainte sans suite Selon HRW, le 8 novembre 2010, dans la ville de Laâyoune, « des policiers marocains ont pris à part Brahim Elansari et l'ont roué de coups sous les yeux d'un journaliste américain, John Thorne ». Après avoir revendiqué l'ouverture d'une enquête par la voie de demandes écrites adressées au ministère de l'Intérieur et reçu une promesse écrite du destinataire y répondant favorablement, l'ONG annonce à présent que « les autorités marocaines n'ont fourni aucune information sur les progrès d'une quelconque enquête, ni à Elansari ni à HRW ». L'ONG souligne que les deux hommes avaient déposé une plainte quant à cette « maltraitance » mais que malgré les PV dressés par la police judiciaire de Laâyoune, il n'y a pas eu de suite. « Tant que les plaintes de citoyens seront balayées sous le tapis, le problème de la violence policière contre la population de Laâyoune – et ailleurs – se poursuivra », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de l'ONG. Et d'estimer que « le Maroc a besoin de mettre en place un procédé impartial, interactif et rapide pour enquêter sur les plaintes de violences infligées par des policiers ». Un verdict mal tombé Autre fait ayant suscité l'intérêt de HRW concerne la récente condamnation du rappeur marocain, Mouad Belghouat, connu sous le pseudonyme « Al-Haqed » (« l'indigné »), à un an de prison pour avoir « insulté la police ». « Cette condamnation illustre l'écart entre les termes de la Constitution du Maroc datant de 2011, qui appuient fortement la liberté d'expression, et la persistance de l'intolérance envers ceux qui critiquent les institutions de l'Etat », constate l'ONG. Et de souligner que ce verdict a été prononcé une semaine avant l'inauguration du festival musical Mawazine à Rabat. « Chaque printemps, le Maroc organise une série de célèbres festivals musicaux internationaux, mais cette année, en même temps, il met en prison l'un de ses propres chanteurs, simplement à cause de paroles et d'images qui déplaisent aux autorités », regrette Sarah Leah Whitson. * Tweet * * *