Le Maroc fait figure de bon élève en matière de condamnations à mort prononcées en 2015 avec seulement 9 cas et un moratoire de facto maintenu, ce qui fait dire au directeur général d'Amnesty International, section Maroc, Mohamed Sektaoui que le royaume occupe une « bonne position » parmi les pays de la région MENA, où 831 sentences capitales ont été enregistrées dans 17 pays de la région et 1.196 jugements exécutés ont été recensés dans 8 pays. Cependant, pour M. Sektaoui qui présentait, mercredi à Rabat, le rapport mondial 2015 d'Amnesty international sur le recours à la peine de mort dans le monde, cette « bonne position » ne doit pas empêcher le gouvernement d'abolir purement et simplement la peine de mort et ce, en votant en faveur de la résolution onusienne dans ce sens et à adopter le deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte International relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine capitale. A en croire ce rapport, l'année 2015 a été caractérisée par une envolée spectaculaire du nombre d'exécutions dans le monde, le plus élevé de ces 25 dernières années. Amnesty International constate ainsi que l'Arabie saoudite, l'Iran et le Pakistan ont été en grande partie responsables de cette envolée. Ainsi, au moins 1 634 personnes ont été exécutées en 2015, soit une hausse de plus de 50 % par rapport à l'année précédente, un chiffre jamais recensé depuis 1989, et qui ne tient pas compte des milliers de personnes probablement exécutées en Chine, où les statistiques sur la peine de mort sont considérées comme un secret d'Etat. Pour revenir au Maroc, M. Sektaoui, a également plaidé pour la mise en oeuvre des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation sur l'abolition de la peine de mort et à l'abrogation de « tous les signes afférant à la peine de mort dans le code pénal ». Il souhaite donc que le Maroc rejoigne la liste des pays abolitionnistes, notamment les quatre derniers ayant aboli cette peine au cours de la seule année de 2015, à savoir le Congo, les Fidji, le Madagascar et le Suriname. Selon Amnesty International, le nombre de pays procédant à des exécutions a augmenté – passant de 22 en 2014 à 25 en 2015. Au moins six pays qui n'avaient mis personne à mort en 2014 l'ont fait en 2015. Des condamnés ont notamment été exécutés au Tchad pour la première fois depuis plus de 10 ans. Les cinq pays ayant exécuté le plus grand nombre de prisonniers en 2015 étaient, dans l'ordre décroissant, la Chine, l'Iran, le Pakistan, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis.