Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique du Brésil, Sergio Moro, a annoncé ce vendredi 24 avril, sa démission en raison «d'ingérences politiques» du président d'extrême droite Jair Bolsonaro dans les affaires judiciaires. «Je vais commencer à rassembler mes affaires et envoyer ma lettre de démission», a annoncé aujourd'hui, Sergio Moro, 47 ans. Il a déclaré que le président avait «violé la promesse de carte blanche» donnée pour qu'il accepte d'entrer au gouvernement en janvier 2019. Cet ancien juge anticorruption a décidé de quitter son poste après que le chef de l'Etat a évincé l'un de ses hommes de confiance, le chef de la Police fédérale Mauricio Valeixo. «Le changement à la tête de la Police fédérale sans cause réelle est une ingérence politique, qui entame ma crédibilité et celle du gouvernement», a lancé Sergio Moro. «L'autonomie de la Police fédérale est une valeur fondamentale qui doit être préservée dans un état de droit», a-t-il insisté. Sa démission intervient huit jours après le limogeage par Jair Bolsonaro d'un autre populaire membre de son gouvernement, le ministre de la Santé Luiz Henrique Mandetta, favorable au confinement contre le coronavirus, contrairement au président. Au moment de quitter la salle où il a prononcé son discours, Sergio Moro a été applaudi par des fonctionnaires de son ministère et l'annonce de sa démission a été accueillie par un concert de casseroles dans de nombreuses villes brésiliennes. Cette démission a également été très mal accueillie par les marchés, la Bourse de Sao Paulo chutant de plus de 8% à la mi-journée.