L'ouverture de dossiers permettra d'approfondir les connaissances sur la guerre d'Algérie, sur laquelle perdurent beaucoup de mythes, salue un historien. Une avancée de plus dans le travail de mémoire. Le gouvernement français a ouvert l'accès à une centaine de dossiers d'archives sur les disparus de la guerre d'Algérie (1954-1962), selon un arrêté paru au Journal Officiel. Cet arrêté publié dimanche prévoit la libre communication de dossiers sur les disparus du conflit, actuellement conservés aux Archives nationales. Ces dossiers ont été établis par la «commission de sauvegarde des droits et libertés individuels», précise l'arrêté. Cette commission avait pour mission d'enquêter sur la réalité de la répression militaire et sur l'existence de tortures et de disparitions durant la bataille d'Alger (janvier-septembre 1957). Depuis le début de son quinquennat, le président Emmanuel Macron a mené plusieurs actions mémorielles pour tenter de guérir les blessures que traîne la société française depuis la guerre d'Algérie. En septembre 2018, le chef de l'Etat français s'était également engagé à garantir « la libre consultation » des archives concernant les disparus civils et militaires, français et algériens, du conflit. L'ouverture de ces archives «va permettre d'approfondir la connaissance de cette période car il y a encore beaucoup de mythes sur la guerre d'Algérie», salue l'historien Benjamin Stora dans un entretien à L'Essor. Pour autant, relève ce spécialiste de la guerre d'Algérie, «cet arrêté n'ouvre pas la totalité des documents sur les disparus» du conflit et sur les disparitions mêmes, «il n'existe évidemment que très peu d'ordres écrits, notamment pendant la bataille d'Alger».