De l'interdiction de courir en journée à Paris à des couvre-feux, des mesures commencent à être prises, à l'appel du ministère de l'intérieur, pour éviter un potentiel relâchement du confinement en France. Alors que 6,3 millions de salariés sont concernés par le chômage partiel, le PIB s'est effondré de 6%, selon la Banque de France, qui a publié sa première enquête de conjoncture prenant en compte les effets des mesures de confinement entrées en vigueur le 17 mars. Compte tenu du recul de 0,1% du PIB au quatrième trimestre 2019, la France est donc entrée en récession – celle-ci se caractérisant par deux trimestres consécutifs de recul de la production intérieure brute. L'activité économique globale a chuté de 32% pendant la quinzaine de confinement de mars. Par rapport à la crise financière de 2008, la baisse de l'activité induite par le confinement est bien plus forte. Au niveau européen, les ministres des finances ne sont pas parvenus à s'entendre sur une réponse économique commune à la crise. Les pays les plus affectés, en particulier l'Italie, continuent de réclamer la création d'un instrument de dette commun — sous la forme d'euro-obligations parfois destiné à relancer l'économie sur le long terme. La mutualisation des dettes constitue une ligne rouge pour l'Allemagne et les Pays-Bas, qui refusent de s'engager dans un emprunt commun avec des Etats très endettés du Sud. La France compte désormais plus de 10.000 morts depuis le début de l'épidémie liée au coronavirus, qui « continue sa progression » a indiqué le directeur général de la santé français, Jérôme Salomon. Le bilan dans les maisons de retraite médicalisées et autres établissements médico-sociaux a augmenté de 820 décès par rapport à celui qui a été communiqué lundi. En attendant un vaccin éventuel, un essai clinique consistant à transfuser du plasma sanguin de personnes guéries vers des «patients en phase aiguë de la maladie» a débuté. Pendant ce temps, la France poursuit ses efforts pour s'approvisionner en masques, et ses «commandes sûres» atteignent désormais 1,6 milliard d'exemplaires, a assuré le ministre de la santé, Olivier Véran. Le gouvernement maintient pour l'heure sa recommandation d'en réserver l'usage aux soignants et aux personnes infectées.