Mardi, la France a enregistré 597 décès supplémentaires, même si l'augmentation du nombre de patients en réanimation est de moins en moins forte. Les Français sont plus que jamais appelés à respecter le confinement avec l'entrée en vigueur mercredi de nouvelles restrictions, alors que le bilan humain de l'épidémie de coronavirus de se propager, dépassant les 10.000 morts dans le pays. Autorités et soignants craignent un relâchement avec le retour des beaux jours en pleines vacances de Pâques comme l'ont montré de nombreuses images de promeneurs dans différentes parties du pays. Par conséquent, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a autorisé les préfets, en lien avec les maires, à durcir les mesures en cas de relâchement du confinement général, instauré jusqu'au 15 avril. Les choses n'ont pas traîné dans la capitale et dans quatre autres départements franciliens, où toute activité sportive individuelle est interdite à compter de mercredi, de 10h à 19h, face au nombre inhabituel de «joggeurs» multipliant les sorties. Mardi, la France a enregistré un nouveau très lourd bilan quotidien dans les hôpitaux, avec 597 décès supplémentaires en 24 heures, soit un total de 7.091 depuis début mars. S'y ajoutent 3.237 morts recensés dans les Ehpad et établissements médico-sociaux, soit un total de 10.328 morts. Au total, 7.131 patients nécessitent des soins lourds en réanimation. Ce nombre continue de progresser, «un indicateur que l'épidémie continue sa progression», a relevé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. La pression sur les hôpitaux et les établissements d'hébergement pour personnes âgés dépendantes (Ehpad) reste pour l'heure très forte. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le lancement d'une vaste opération de dépistage dans ces maisons de retraites médicalisées, dont certaines ont été décimées par la maladie. Par ailleurs, la France poursuit ses efforts pour s'approvisionner en masques, désormais convoités par l'ensemble de la planète, et ses «commandes sûres» atteignent désormais 1,6 milliard d'unités, selon Olivier Véran. Un port généralisé du masque reste une «question ouverte» mais le gouvernement maintient pour l'heure sa recommandation d'en réserver l'usage aux soignants et personnes infectées, a-t-il également dit. L'épidémie, qui a fait plus de 75.000 morts dans le monde, n'en finit plus de noircir les perspectives économiques. Le recours au chômage partiel a été demandé pour 5,8 millions de salariés en France, soit un sur quatre dans le secteur privé. C'est un record, et cela pourrait coûter 19,6 milliards d'euros en trois mois. «A peu près la moitié de l'économie est à l'arrêt», a fait remarquer la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.