Plusieurs associations des droits humains dénoncent «l'utilisation du Covid-19 par le régime algérien pour régler ses comptes avec ses opposants». Plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse et des droits humains se sont élevées contre l'arrestation du journaliste Khaled Drareni, incarcéré le 30 mars, fustigeant la poursuite de la répression pendant la pandémie alors que le «Hirak» a suspendu ses manifestations. M. Drareni avait déjà été arrêté le 7 mars alors qu'il couvrait une manifestation du «Hirak» à Alger, accusé «d'incitation à attroupement non armé et d'atteinte à l'intégrité du territoire national». Il est le fondateur du site internet Casbah Tribune et le correspondant en Algérie d'une chaîne française. Malgré la suspension des manifestations du «Hirak» en raison de la pandémie de coronavirus (29 morts et 454 cas déclarés officiellement en Algérie), la machine judiciaire continue de sévir : Karim Tabbou, figure du mouvement, a été condamné la semaine dernière en appel à une peine alourdie d'un an de prison ferme. D'autres figures, comme Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, arrêtés après la manifestation du 7 mars sont également en détention à la prison d'Al-Harrach. Deux autres journalistes algériens sont incarcérés. Sofiane Merakchi, journaliste et correspondant de la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen, est en détention préventive depuis le 26 septembre 2019. Il est accusé de «recel de matériel» et de «fourniture des images des manifestations du vendredi 20 septembre à la chaîne Al-Jazeera et d'autres médias étrangers». Un autre journaliste, Belkacem Djir, est incarcéré sans que les motifs de son incarcération ne soient connus. Le ministre algérien de la justice, Belkacem Zeghmati, a indiqué début mars qu'ils étaient tous deux poursuivis pour des «faits de droit commun», sans les préciser. Plusieurs dizaines de personnes restent en détention dans le cadre du mouvement de contestation, selon les organisations de défense des droits humains.