La garde à vue de quatre manifestants algériens, dont des figures du mouvement de contestation « Hirak », interpellés samedi par la police lors d'une marche antirégime, a été prolongée une nouvelle fois de 24 heures lundi, a indiqué une association de soutien aux détenus. La garde à vue des militants interpellés samedi en Algérie continue. Elle a été prolongée « pour complément d'enquête pour Khaled Drareni, Samir Benlarbi, Slimane Hamitouche et Toufik Hassani », a déclaré Kaci Tansaout, porte-parole du Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Samir Benlarbi et Khaled Drareni sont deux figures du « Hirak », le mouvement de contestation populaire qui secoue l'Algérie depuis plus d'un an. Le premier est un militant de la société civile et le second un journaliste indépendant, correspondant en Algérie de l'ONG Reporters sans frontières (RSF), qui a réclamé sa libération. Toufik Hassani est un ancien policier qui a été interpellé à plusieurs reprises après avoir pris publiquement position en faveur du « Hirak ». Tous avaient été interpellés samedi pour « attroupement non armé », en compagnie d'une trentaine de manifestants, alors qu'ils participaient à une marche à Alger. Les autres personnes interpellées samedi ont été relâchées le lendemain et devront comparaître pour leurs procès en avril. Près de 300 manifestants avaient tenté de défiler samedi dans le centre d'Alger, mais ils avaient été dispersés par la police. Les marches du « Hirak » se déroulent habituellement chaque vendredi mais des appels à défiler aussi le samedi ont été relayés sur les réseaux sociaux. Plusieurs dizaines de personnes restent en détention dans le cadre du mouvement de contestation, selon les organisations de défense des droits humains, leur nombre précis étant difficile à établir en raison des remises en liberté et des interpellations qui se succèdent. Parallèlement, la justice algérienne multiplie les renvois de procès pour les opposants.Après avoir obtenu la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, le « Hirak » exige le changement du « système » en place depuis l'indépendance en 1962.