Des semaines de convulsions locales n'ont pas abouti. La dernière combinaison tentée par Aziz Rabbah, ministre de l'Energie, des Mines et du Développement durable, et maire de Kénitra, s'est rompue presque sans retour et le mal de transport qui travaille « sa » ville reste irrésolu. Alors que la grande majorité des services de transports collectifs urbains à Kénitra est à l'arrêt, le maire décrié compte profiter de ce dossier pour en faire une carte électorale. La crise des transports, chronique dans la ville, a empiré depuis le début l'année après le désistement de l'unique opérateur Al Karama. Les mauvais jours, Kénitra, ville d'un demi millions d'habitants, est proche de la paralysie, tandis qu'au bord des routes, des passagers surmenés tentent de se débrouiller pour assurer leur mobilité. Selon les sources de Barlamane.com, le chef de la majorité au Conseil de Kénitra, Aziz Rabbah, perd le temps à s'épuiser en conflits inutiles, à tourner autour de cette question lancinante sans l'aborder, à calculer les chances de toutes les éventualités possibles par pur électoralisme. Rabbah compte promettre la régénération du réseau de bus, en suspens, pour glaner les voix de la population, alors que des augmentations des prix des tickets d'autobus sont également prévus. En attendant, les usagers éprouvent une grande lassitude et un certain scepticisme à l'égard de la suite de ce dossier. S'il déploient des trésors de patience envers les agissements des dirigeants de la ville, ils s'attendent à une augmentation des investissements en infrastructure et matériel roulant et à une amélioration rapide de la mobilité et du développement du transport collectif en zone urbaine dans leur ville. Le mode de régulation actuel du transport par bus à Kénitra nécessite une réforme majeure qui sera abordée lors de la prochaine réunion du Conseil de la ville, ce 6 février. Confier les transports publics à un nouvel opérateur pour répondre aux difficultés persistantes du service, n'est pas à l'ordre du jour du haut-commandement de la ville, assurent nos sources. Mais beaucoup craignent que la refonte du mode d'organisation du transport public urbain à Kénitra soit l'enjeu d'un mesquin opportunisme électoral mené par le maire, haut responsable du Parti justice et développement (PJD, islamiste) qui mène la coalition gouvernementale.