Les travaux des banques centrales en vue de la création de leurs propres monnaies numériques ont progressé depuis un an, selon un sondage de la banque des règlements internationaux (BRI), en riposte au projet du géant américain Facebook. Si la plupart des banques centrales étudient la création d'une monnaie numérique, et que leurs travaux en la matière accélèrent, seules 10% d'entre elles en étaient au stade du projet pilote fin 2019. Pour accélérer le mouvement, la Banque des règlements internationaux (BRI) vient de lancer un groupe de travail regroupant six banques centrales. En parallèle, le Forum économique de Davos vient de créer un consortium public-privé visant à définir un cadre réglementaire international pour les cryptomonnaies. Depuis l'annonce du projet de cryptomonnaie Libra de Facebook, les travaux des banques centrales sur la création d'une monnaie digitale accélèrent. C'est ce qu'il ressort d'une étude menée par la Banque des règlements internationaux, qui est souvent présentée comme la banque centrale des banques centrales. Dans une étude rendue publique le 23 janvier, l'institution financière internationale révèle que 80% des banques centrales étudient la création d'une monnaie digitale d'une manière ou d'une autre et c'est 10 points de plus qu'un an auparavant. Ce sondage, réalisé fin 2019 auprès de 66 banques centrales de pays développés et de pays émergents, montre que la plupart d'entre elles s'efforcent de comprendre les implications de la création d'une telle monnaie numérique pour leur juridiction. Toutefois, peu d'entre elles se situent à un stade très avancé en la matière. Dans le détail, à la fin 2019, 40% d'entre elles étaient passées du stade de la recherche purement théorique à l'expérimentation ou à l'étude de faisabilité d'une version numérique de leur monnaie. En revanche, seulement 10% étaient arrivées au stade de la mise en place de projets pilotes. En outre, la moitié du panel songe à la fois à la création d'une monnaie digitale de « gros », c'est-à-dire pour les transactions interbancaires, et à visée généraliste, c'est-à-dire à destination du grand public en remplacement ou complément des billets de banque classiques. Par ailleurs, 10% d'entre elles disent qu'un lancement à court terme d'une version à destination du grand public est désormais « probable », soit deux fois plus qu'il y a un an, relève la BRI. A noter que la banque centrale des banques centrales estime que la collaboration à l'échelle internationale, notamment via son centre d'innovation, sera nécessaire pour « éviter toute conséquence internationale imprévue ». Dans cette optique, elle a annoncé le lancement d'un groupe de travail regroupant six banques centrales. La Banque centrale européenne, la banque centrale de Suède, celle du Canada, du Japon et de la Suisse étudieront ainsi les aspects techniques, fonctionnels et réglementaires de l'utilisation des monnaies numériques des banques centrales.