La société de transport Al-Karama délégataire du transport urbain à Kénitra s'est déclarée prête à œuvrer pour un compromis afin d'assurer la continuité du service public dans la capitale du Gharb, en proie à une crise dans le secteur du transport par autobus. Alors qu'Al Karama entamait un bras de fer avec Aziz Rabbah, président du conseil de Kénitra, qui menaçait de dénoncer les prestations de la société de transport au ministère de l'Intérieur, les choses semblent cependant se calmer. Pour remédier à une situation devenue de plus en plus insoutenable pour les habitants, la société de transport Al-Karama a déclaré dans un communiqué que, désormais, « la compagnie est prête à s'engager dans un processus de dialogue avec l'ensemble des acteurs concernés, particulièrement les autorités locales compétentes, pour trouver une solution de compromis répondant aux besoins de toutes les parties en termes d'amélioration du service et de continuité du service public » Commentant les informations qui circulent sur les réseaux sociaux au sujet de la situation du secteur à Kénitra, Al Karama a démenti les rumeurs autour d'une possible diminution de sa flotte en circulation, en expliquant qu'elle cherchait plutôt à conduire nombre de bus vers un centre de maintenance pour s'en servir plus tard dans le transport public. Elle a indiqué à cet égard que ses bus ont été empêchés de rejoindre les centres de maintenance par d'anciens employés de la compagnie, dénonçant « le recours aux jets de pierres pour y parvenir », relevant que « de tel actes criminels ont incité la société à déposer plusieurs plaintes auprès du Parquet compétent ». Abordant les facteurs à l'origine de la situation dans laquelle se trouve le secteur du transport urbain à Kénitra, la société délégataire a notamment invoqué l'absence d'un climat de travail favorable conformément à l'article 20 de la loi 05-54 sur la gestion délégué des services publics. Elle cite entre autres les jets de pierres contre les bus, le phénomène du transport clandestin ainsi que le manque de voies réservées aux autobus. Se référant aux conclusions d'une étude réalisée par un bureau indépendant en accord avec la commune, la compagnie plaide pour une solution fondée sur une indemnisation financière et la prolongation du contrat jusqu'en 2034. Des conditions parfaitement calquées sur les besoins de l'opérateur, qui a longtemps évoqué des difficultés budgétaires, les coûts liés aux investissements en matériel roulant ainsi que le coût d'exploitation excessif, comme argument à la décrépitude de ses performances et son service.