«Ils peuvent fermer nos édifices, mais ils ne peuvent jamais fermer nos cœurs». Les chrétiens algériens redoutent la poursuite de la campagne du gouvernement contre les églises protestantes. Au moins 8 églises évangéliques ont été fermées par le gouvernement algérien depuis novembre 2017. La dernière fermeture a eu lieu en septembre, lorsque les autorités ont fermé l'église Filadelfia de Boghni, dont le bâtiment était utilisé par deux congrégations qui comptent un total de 380 membres. La première était celle d'Aïn-el-Turk, à quelques kilomètres d'Oran, le 9 novembre 2017. L'Eglise protestante d'Algérie (EPA), fondée en 1972, regroupe environ 45 églises et quelque 50.000 croyants. Elle a dénoncé cette situation et demandé au gouvernement de déroger à la loi dite 03/06, qui exige des lieux de culte des minorités religieuses une licence spéciale. Les chrétiens affirment que les autorités cultivent l'impossibilité de se mettre en conformité avec les règles en vigueur, bien que la plupart des églises aient présenté des documents pour régulariser leur statut. De plus, la loi punit l'évangélisation et toute activité susceptible de persuader les musulmans de changer de religion. «Les autorités veulent garder seulement 2 ou 3 églises», affirme EPA. L'église évangélique d'Ighzer Amokrane a échappé à une ordonnance de fermeture le 26 août, alors que la situation politique dans le pays reste difficile. L'Alliance évangélique mondiale (AME) a appelé «les autorités algériennes à suspendre et à réviser l'ordonnance de février 2006 et à répondre aux demandes administratives du Conseil des APE». Le corps évangélique algérien «regrette profondément» la fermeture des églises et «exhorte à défendre la liberté de religion». L'AME a également dénoncé la situation des églises évangéliques algériennes lors de la dernière session du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, tenue à Genève.