Les 27 expulsés portent des nationalités de la Corée du Sud, du Brésil, des Pays Bas, d'Afrique du Sud, du Canada, d'Egypte, de Grande Bretagne, de la Nouvelle Zélande, des Etats Unis et du Nigéria Le gouvernement a réaffirmé son "rejet total" de toutes les formes de supercheries et de surenchère menées par certains milieux étrangers pour porter atteinte à la crédibilité du Maroc et à son renom de pays qui a toujours défendu les valeurs de liberté, de démocratie et des droits de l'Homme. A l'occasion de la tenue, jeudi à Rabat, du Conseil de gouvernement, plusieurs ministres ont évoqué la découverte d'un réseau d'évangélistes qui s'activaient au Maroc et l'expulsion de ressortissants étrangers qui se sont rendus coupables d'activités de prosélytisme visant des enfants en bas âge. Suite à la campagne médiatique menée par certains milieux après l'expulsion d'un groupe d'étrangers pour prosélytisme, le gouvernement a tenu à souligner qu'autant il traite avec rigueur et fermeté toute personne ne respectant pas les lois nationales, il veille également à garantir un bon accueil et une chaleureuse hospitalité à tous ses visiteurs et à tous les étrangers établis dans le Royaume, a affirmé M. Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement lors d'un point de presse à l'issue du Conseil de gouvernement. Le Maroc, par la force de la constitution et de la loi, est une terre d'ouverture, de tolérance et de liberté pour toutes les confessions, à leur tête les religions monothéistes, a ajouté M. Naciri, faisant observer que le Royaume ne garantit pas uniquement la liberté de culte, mais aussi l'édification de lieux de prière pour chrétiens et juifs ainsi que l'exercice de leurs rites en toute liberté et dans le respect. M. Naciri, a ajouté que le ministre de l'Intérieur, M. Taïb Cherkaoui a fourni, lors de ce conseil, toutes les explications nécessaires pour lever toute équivoque autour de cette affaire, notant que les investigations menées par les services compétents, à la suite de plaintes de citoyens et de parents des enfants victimes de prosélytisme ont révélé que les agissements des personnes expulsées sont contraires à la loi, car ils s'inscrivent clairement dans le cadre de l'exploitation de la situation économique et sociale de personnes démunies. Les auteurs de ces actes exploitent ainsi l'innocence des enfants, sachant que le plus âgé d'entre eux a moins de 10 ans, en vue de les convertir au christianisme, sous couvert d'actions de bienfaisance, à travers la gestion d'un orphelinat accueillant 33 enfants, dont 22 garçons. Le fait que ces enfants soient encadrés par 16 personnes, (un encadrant pour deux enfants) soit un taux des plus élevés au monde, est la preuve qu'il ne s'agit pas d'une sincère et véritable action de bienfaisance, a dit le ministre, faisant état de la découverte de supports d'évangélisation dédiés aux enfants, notamment des livres, des prospectus et des CD. Le nombre des personnes expulsées, après les auditions et l'application de la procédure en vigueur, s'élève à 27 dont 16 s'activaient à Ain Leuh, a-t-il précisé, ajoutant qu'elles portent les nationalités de la Corée du Sud, du Brésil, des Pays Bas, d'Afrique du Sud, du Canada, d'Egypte, de Grande Bretagne, de la Nouvelle Zélande, des Etats Unis et du Nigéria. L'enquête menée par le parquet a établi le flagrant délit dans cette affaire, a souligné le ministre, précisant que l'accueil d'enfants sous prétexte d'actions de bienfaisance s'est fait en violation des lois en vigueur, sachant que toutes les législations à travers le monde traitent avec fermeté tous ceux qui exploitent l'innocence des enfants. Les représentants des religions monothéistes au Maroc expriment leur gratitude à SM le Roi Mohammed VI pour la haute sollicitude dont le Souverain les entoure Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur, M. Taib Cherkaoui, a reçu, jeudi à Rabat, les représentants des églises au Maroc et le Grand Rabin Joseph Israël, président de la chambre rabbinique au tribunal de première instance de Casablanca. Lors de cette rencontre, les représentants des religions monothéistes ont exprimé leur reconnaissance et leur gratitude à SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, pour la haute sollicitude dont le Souverain les entoure, a indiqué M. Cherkaoui dans une déclaration à la presse à l'issue de cette entrevue. Ils ont également exprimé, lors de cet entretien qui s'est déroulé en présence du ministre des Habous et des Affaires islamiques, M. Ahmed Toufiq, leurs remerciements au Royaume du Maroc où ils vivent en paix et en toute quiétude et où ils jouissent de la liberté d'exercice de leurs cultes, réitérant leur rejet et leur ferme condamnation de toutes les formes de prosélytisme qui sont contraires aux grandes valeurs religieuses, a poursuivi le ministre. M. Cherkaoui a également affirmé avoir transmis aux représentants des religions monothéistes les remerciements des autorités marocaines pour leur ferme réaction et leur condamnation immédiate des actes de prosélytisme visant à porter atteinte à "nos croyances et nos valeurs spirituelles religieuses". Les représentants des religions monothéistes au Maroc ont, de leur côté, réitéré, dans des déclarations similaires, leur condamnation de toutes les formes de prosélytisme. L'archevêque catholique de Rabat, M. Vincent Landel a dans ce sens indiqué qu'"il n'est pas question en tant qu'église catholique que nous fassions du prosélytisme et que les seuls catholiques qui sont au Maroc sont des catholiques étrangers". Il a également affirmé que cette rencontre, la première du genre avec le ministre de l'Intérieur, constitue l'occasion pour poursuivre le dialogue et la concertation "qui sera bénéfique à notre présence au Maroc". "On respecte la loi marocaine, la loi d'un pays qui nous accueille, tout en ayant la liberté de culte pour les chrétiens étrangers", a-t-il dit. De son côté, le Grand Rabin Joseph Israël a souligné que le Maroc a été toujours un pays très tolérant où vivent des juifs depuis plusieurs siècles et où l'on pratique librement la religion. Il a également estimé que l'existence d'une chambre rabbinique au tribunal de première instance de Casablanca témoigne du climat de tolérance qui règne dans le Royaume. Evoquant la question du prosélytisme, il a indiqué qu' "on ne demande à personne au Maroc de changer de religion". Le père Dimitriy Orekhov, représentant de l'Eglise orthodoxe russe au Maroc a indiqué, quant à lui, que cette rencontre a été une occasion pour remercier SM le Roi, le peuple marocain et le Maroc où "on vit en paix, dans la prospérité et en liberté". Il a également relevé que le prosélytisme est un acte interdit par l'Eglise orthodoxe russe qui punit toute activité dans ce sens. «Nous-mêmes en Russie sommes confrontés au phénomène de prosélytisme et sommes disposés à coopérer avec le Maroc pour le combattre», a-t-il dit. De son côté, le président de la commission exécutive de l'Eglise Evangélique au Maroc, le Pasteur Jean Luc Blanc, a souligné que toutes les formes de prosélytisme sont interdites par l'Eglise Evangélique, relevant que les protestants sont très attachés à la liberté religieuse. Il a aussi appelé à faire la distinction entre liberté religieuse et prosélytisme.