Propos vulgaires, humiliation sexiste, violence, atteinte dégradante à l'image des femmes, stéréotypes dégradants : le constat du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) est sans appel pour les stations de radio. «Les femmes, il faut les violenter, les humilier, les rabaisser.» Voilà en quels termes fleuris, Adil Miloudi, chanteur populaire, évoquait sa vision de la condition féminine. Si le propos a choqué l'opinion publique lorsque il a été révélé, il n'en a pas pour autant empêché l'homme de s'illustrer par d'autres remarques sur les femmes, toutes aussi dégradantes, et dont il est inutile de rappeler le contenu. La Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) a pu s'émouvoir de la teneur de ses déclarations, qui s'est autosaisie sur cette affaire. Le CSCA exercé son pouvoir de sanction et a préconisé la suspension de l'émission "Kotbi Tonight" pour une durée de trois semaines. Le Conseil a également ordonné à la station de donner lecture sur son antenne du communiqué de la sanction, à l'heure habituelle de diffusion de l'émission incriminée. Nombre d'internautes ont déploré que femmes et subjectivations formeraient aujourd'hui un oxymore insoluble dans le paysage audiovisuel. La décision du CSCA, qui sera publiée au Bulletin officiel, en raison de manquements « aux dispositions légales et réglementaires applicables à la communication audiovisuelle, en particulier celles relatives à la lutte contre la violence à l'égard de la femme, à l'obligation de maîtrise d'antenne et à la responsabilité éditoriale de l'opérateur». Adil Miloudi s'est excusé dans un enregistrement vidéo, regrettant des «propos sans doute trop expéditifs» et assurant avoir évoqué «simplement sa vision des choses.»